Armando Pereira, cofondateur d’Altice et ancien bras droit de Patrick Drahi, règle ses comptes avec son ancien associé devant la justice. Une requête en conciliation a été déposée le 11 juillet auprès du tribunal de première instance de Genève a rapporté vendredi l’AFP. Cette procédure vise à réclamer entre 20% et 22% des participations personnelles de Patrick Drahi dans différentes filiales du groupe Altice et divers actifs immobiliers.

Pereira affirme avoir investi conjointement avec Drahi lors de la constitution et le développement de l’empire Altice, même s’il ne détient pas formellement de parts sur ces sociétés non cotées. Ses avocats estiment qu’un minimum de 1,4 milliard d’euros lui reviendrait selon les accords conclus entre les deux hommes, principalement basés sur la confiance et des conventions verbales.

L’entourage de Patrick Drahi a affirmé à l’AFP ne pas avoir connaissance formelle de cette procédure et qualifié l’initiative de « gesticulation procédurière » visant à détourner l’attention des enquêtes judiciaires en cours concernant Pereira, lequel est poursuivi pour corruption au Portugal depuis 2023. Une enquête pour les mêmes faits a également été ouverte en France la même année.

En août 2023, Patrick Draho avait indiqué au cours d’une conférence qu’Armando Pereira ne détenait aucune part dans Altice mais détenait un droit de 20% sur ses investissements personnels.

Selon une estimation de La Tribune, la participation du milliardaire portugais dans Altice France Holding s’élèverait à 21,71%, lui permettant de revendiquer 11,9% de l’opérateur SFR.

Reste à voir quelles seront les conséquences de cette action en justice sur le processus de vente de l’opérateur, qui s’annonçait déjà long et complexe. Altice France a rejeté sèchement il y a deux semaines une première offre conjointe d’Orange, Bouygues Telecom et Free d’un montant de 17 milliards d’euros.