À l’instar de leur principal fournisseur, les partenaires HP ont enregistré une contraction sensible de leur business HP en 2012. Sans surprise, les serveurs sont touchés mais également le stockage. Ce que réfute HP.


Les partenaires français ne sont semble-t-il pas épargnés par les revers de fortune de HP. Globalement, ceux que nous avons contactés déplorent une baisse de leur business infrastructures HP de l’ordre de 10% en 2012. Mais certains accusent des baisses de 20% voire 40% de leur chiffre d’affaires HP cette année. « L’année 2012 aura été l’année la plus difficile depuis ma prise de fonctions il y a plus de six ans », témoigne le directeur des opérations d’un gros intégrateur HP. À en croire les partenaires, les deux principaux business de l’activité infrastructures de HP, à savoir les serveurs et le stockage, ont souffert en 2012.

Une mauvaise année que les partenaires mettent au compte du marché en général en ce qui concerne les serveurs. La montée de la virtualisation, des projets d’externalisation et du cloud commencent à avoir un impact sur les ventes de serveurs, expliquent les partenaires. « Lorsque les clients migrent des applications dans le cloud, ce sont des serveurs que nous ne vendons plus », constate l’un d’eux. Et le même de déplorer que les grands projets de cloud privé lui échappent en raison de sa taille insuffisante. Même ceux qui parviennent à capter des projets cloud, notamment dans le cadre de projets d’externalisation d’infrastructures ou de stockage, souffrent d’une baisse mécanique de leur chiffre d’affaires lié au fait qu’ils reconnaissent les revenus en Opex plutôt qu’en Capex. Mais si le chiffre est impacté (il faudrait plutôt dire décalé) la rentabilité est en général meilleure.

Côté stockage, les partenaires sont unanimes pour dire que HP a mal géré la transition qui a marqué la gamme. Le constructeur vient en effet d’annoncer la disponibilité des StoreServ 7000, la déclinaison entrée-milieu de gamme de son architecture de stockage convergée issue du rachat de 3Par. « Une belle offre, bien positionnée, avec un prix concurrentiel par rapport à celles d’EMC et Netapp », se réjouit un partenaire spécialisé dans le stockage. Il était temps car ces derniers avaient tendance à lui tailler des croupières depuis le printemps.

« HP est littéralement en train de laisser mourir sa gamme historique EVA », déplore un partenaire. HP a beau prétendre qu’il n’en est rien et qu’il « maintient les investissements » sur EVA, « tous les clients et partenaires présents à son dernier événement HP Discover [qui s’est tenu à Francfort la semaine passée] ont pu constater que la stratégie était désormais entièrement centrée autour des technologies 3Par même si la fin de vie d’EVA n’a pas été officiellement annoncée », selon le partenaire spécialisé stockage. « HP propose même en standard sur ses baies 7200 un mécanisme de migration simplifié des données d’EVA vers StoreServ », relève-t-il.

HP se défend par la voix de son vice président des ventes France, Bruno Buffenoir, en assurant avoir fait de la croissance sur le stockage cette année, y compris en indirect. De fait, le constructeur revendique une croissance de 80% de son business 3Par, notamment grâce au succès de ses baies F-Class. Mais il s’agit de baies positionnées au-dessus de 80.000 €, qui constituaient de bonnes alternatives à ses P7400 et P7600 et qui sont encore peu relayées par les partenaires.

Autre source de croissance constatée par HP : les produits réseaux, marché sur lequel le constructeur assure avoir gagné 8,3 points de parts marché en un an (chiffres IDC pour le troisième trimestre 2012 comparé à la même période de l’an dernier). En revanche, sur les serveurs, HP admet avoir perdu du chiffre d’affaires. Mais le constructeur s’empresse d’ajouter qu’il a plutôt fait mieux que le marché (en prenant 4 à 7 points selon les gammes). Un marché qui se serait sensiblement ralenti dans les grands comptes mais qui aurait moins souffert dans les PME.

HP ajoute qu’octobre et novembre ont été plutôt bons et que décembre s’annonce également dynamique. Un rebond, confirmé par les partenaires : « Septembre a été tellement calme qu’octobre a été décevant, confie un intégrateur. Mais beaucoup de projets sont arrivés à partir d’octobre et certains se sont concrétisés très vite alimentant un véritable pic de fin d’année qui nous aide bien ». Cela aurait d’ailleurs permis de sauver l’année fiscale : le business partenaires est resté globalement stable sur l’exercice clos fin octobre, assure Maud Samagalsky, la responsable partenaires de la division HP EG.

Reste que les partenaires n’ont aucune visibilité sur 2013. Dans l’ensemble, ils s’attendent au pire. Et lors du dernier club des dirigeants de partenaires, qui s’est tenu il y a un mois à Paris, Gérald Karsenti, le président de HP France, ne les a pas vraiment rassurés. Il a promis un soutien sans faille pour les partenaires les plus loyaux et impliqués. Mais il n’a pas dit ce qu’il envisageait de faire concrètement pour les aider.

Du reste, HP laisse entendre que le nombre de ses partenaires Prefered pourrait légèrement reculer en 2013. Le message est clair.