class= » alignleft size-full wp-image-26586″ title= »Bertrand Bombes de Villiers » style= »margin: 6px; float: left; » alt= »bertrand_bombes_de_villiers » src= »https://www.channelnews.fr:8080/wp-content/uploads/2009/03/bertrand_bombes_de_villiers.jpg » width= »75″ height= »75″ width= »75″ height= »75″ /

 

La partie de poker menteur continue. Quelques heures après que Dell se soit aligné sur la troisième offre en quelques jours de son rival HP pour le rachat de 3Par, le premier groupe mondial d’informatique a allongé 200 nouveaux millions sur le tapis. Ce qui porte la proposition de HP à deux milliards de dollars, plus de dix fois le chiffre d’affaires de ce spécialiste du SAN haut de gamme (194 millions de dollars de chiffre d’affaires lors de son dernier exercice fiscal). Pour les actionnaires de 3Par, cette opposition se traduit par une pluie d’or : la plus-value réalisée avec la dernière offre de HP (30 $ par action) approche les 200 % par rapport au cours de bourse de la société avant le déclenchement des hostilités.

« Sans équivalent sur le marché »

En quelques jours, à coups de surenchères rageuses, les deux groupes se sont livrés à une bataille inédite dans l’histoire de l’IT. Certes, le feuilleton en rappelle un autre, celui qui avait opposé EMC à NetApp pour le contrôle d’un autre spécialiste du stockage, DataDomain, mais les coups que se rendent Dell et HP sont bien plus rapprochés, témoignant de leur détermination à s’emparer du porte-feuille technologique du constructeur californien.

Intégrateur exclusif de 3Par en France depuis 2 ans et demi, Antemeta explique cet acharnement par la qualité des actifs technologiques de la société : « 3Par n’a pas d’équivalent sur le marché. C’est le seul constructeur indépendant à fournir des systèmes haut de gamme capables de rivaliser avec EMC, Hitachi ou IBM », explique Bertrand Bombes de Villiers, directeur commercial et marketing de cet intégrateur d’un peu moins de cent personnes. Avec des avantages sur ces concurrents dans les environnements ouverts : « comme 3Par a choisi de ne pas aller sur les mainframes, il n’a pas été obligé de faire les compromis techniques des trois grands constructeurs ».

 

Bref, tant pour Dell – absent du stockage haut de gamme – que pour HP – en perte de vitesse dans le stockage haut de gamme -, l’enjeu consiste à disposer d’une offre complète pour les grands datacenters virtualisés, face notamment à l’alliance Cisco-EMC. « Pour un client, HP a d’ailleurs monté une solution de ce type, baptisée 3CV et bâtie sur des baies 3Par, des blades C-Class et les technologies VMware ». Le rachat de 3Par devrait remettre en cause les partenariats existants tant chez Dell (avec EMC) que chez HP (avec Hitachi).

Pour les DSI, un choix risqué validé par les milliards mis sur la table

Selon Antemeta, plus de 30 entreprises françaises sont déjà clientes de 3Par (ministère des Affaires étrangères, Allianz pour la gestion d’actifs, Crédit Coopératif, Materis, Malakoff Médéric, etc.). « Les DSI qui ont choisi cette technologie sont plutôt contents de voir cette bataille boursière, car, en choisissant 3Par – un fournisseur inconnu des directions générales – pour leur production centrale, ils ont fait un pari. L’insistance de HP et Dell et les milliards mis sur la table valident leur choix. Aux yeux de leur DG, ils deviennent technologiquement visionnaires », explique Bertrand Bombes de Villiers. L’intégrateur, lui aussi, affiche sa confiance, estimant que le rachat de 3Par par un grand de l’industrie dopera les ventes du Californien. Tout en s’attendant évidemment à perdre son exclusivité sur les technologies du constructeur.

Après cette nouvelle surenchère de HP, reste à savoir si Dell va « se coucher » ou suivre la mise de son adversaire. Bénéficiant du soutien du conseil d’administration de 3Par, le Texan peut se contenter de s’aligner sur son rival. « Ce qui va faire la différence, ce sera la réaction des marchés financiers, analyse Bertrand Bombes de Villiers. Si ces derniers estiment que la mise est trop importante, les cours vont baisser. » A l’ouverture des marchés aux Etats-Unis, suite à sa nouvelle surenchère, HP voyait son titre chuter d’environ 1,8 %. L’action 3Par, elle, se négocie à plus de 32 $, les investisseurs anticipant donc la poursuite de cette partie endiablée.

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