En redressement judiciaire depuis mars, l’ex-filiale maintenance d’EDS n’en finit plus de réduire ses effectifs. Apès les 233 départs de cet été, près d’une centaine de postes supplémentaires sont menacés.

 

Malgré un premier plan social qui s’est traduit par la réduction de près d’un tiers de ses effectifs au mois de juin dernier, le mainteneur A&O Systems + Services France n’est pas parvenu à équilibrer ses comptes. Résultat : il s’apprête à annoncer une nouvelle vague de suppressions d’emploi. La première réunion d’information-consultation des instances représentatives doit se tenir cette semaine. Environ 80 collaborateurs sur les 520 restants seraient cette fois menacés.

Après un exercice 2009 catastrophique qui s’était soldé par 13 M€ de pertes pour un chiffre d’affaires de 76 M€, la société avait été contrainte de se déclarer en cessation de paiements en mars dernier, faute d’obtenir le soutien financier de son actuel propriétaire, le fonds d’investissements allemand Orlando Management. Elle avait toutefois obtenu un redressement judiciaire avec période d’observation de six mois le temps de se restructurer et de présenter un plan de continuation viable.

C’est dans ce contexte que certains gros clients ont fait défection, aggravant encore la situation et rendant nécessaire cette nouvelle restructuration. « Mais cela risque de ne pas suffire », admet-on de source interne. Pour elle, le passif (12 M€) est trop important et la cession par appartements inéluctable. Un scénario d’autant plus vraisemblable qu’Orlando Management n’a pas hésité à laisser la branche allemande d’A&O faire faillite l’année de son rachat (2008).

Interrogé sur ce qui a conduit à cette situation, un observateur qui connaît bien A&O estime que c’est tout le modèle de l’entreprise qui est aujourd’hui remis en question. Ex-filiale maintenance d’EDS (jusqu’en 2006), née de la fusion de La Française de Maintenance, de Memorex Telex et d’EDS TFS, sociétés créées dans les années 60 et 70, l’entreprise a hérité selon lui de structures trop lourdes et de salaires trop élevés.

À vouloir opérer elle-même ses stocks, ses centres logistiques et ses centres d’appel, elle souffrirait notamment de coûts fixes trop importants. Les tâches de support mobiliseraient ainsi près de la moitié de l’effectif. Difficile dans ces conditions de rivaliser avec des sociétés de maintenance plus jeunes qui ont tout variabilisé, y compris les salaires des techniciens.

A noter qu’A&O n’est pas la seule société de maintenance à traverser une passe difficile. Au cours des deux dernières années, des sociétés telles que FMA, Eryma Services, MPS France, Resoserv, EFS ont connu les affres de la procédure collective, et pour certaines ont définitivement disparu.

Partenaire historique de gros donneurs d’ordres tels que IBM, HP, Dell, Kyocera, Lexmark ou Cisco, A&O est bien implantée dans la grande distribution et l’administration fiscale. L’entreprise a cependant perdu au cours des derniers temps certains contrats importants, tels celui de HP.