En fusionnant l’an dernier Cloudera et Hotonworks espéraient rétablir leur équilibre financier. L’objectif est loin d’être atteint et l’avenir du nouvel ensemble est loin d’être garanti sur le long terme. C’est ce qui ressort d’un document transmis par Cloudera à la SEC à l’occasion de la publication de ses résultats financier annuels pour l’exercice clos le 30 janvier dernier.

D’abord les résultats. Pour l’exercice 2019, les revenus se sont élevés à 479,9 millions de dollars et les pertes à 67,3 millions de dollars (193,8 millions de dollars en principes comptables généralement admis ou GAAP en anglais). Des résultats qui ont déçu le marché et qui ont fait chuter l’action. Seul motif de satisfaction, les flux de trésorerie d’exploitation positifs de 34,3 millions de dollars pour l’exercice.

Dans le document transmis à la SEC, l’éditeur open source explique dans la rubrique « Facteurs de risque’ »que depuis sa création il a cumulé au 31 janvier 2019 un déficit de 1,1 milliard de dollars et qu’il continuera probablement à perdre de l’argent « dans un avenir prévisible ».

Il explique ce lourd déficit « par les investissements substantiels qu’il a réalisé pour acquérir de nouveaux clients, commercialiser sa plateforme, participer au développement de la communauté open source, développer ses propres composants logiciels propriétaires et continuer à développer sa plateforme ». « De plus, poursuit-il, depuis la fusion avec Hortonworks nous avons engagés de lourdes dépenses et pensons devoir augmenter nos coûts en matière de revenus et de dépenses opérationnelle en connexion avec l’intégration de la plateforme d’Hortonworks ».

Les risques ne s’arrêtent pas là puisque l’éditeur estime que les dépenses nécessaires pour développer sa clientèle pouvaient augmenter les pertes, les coûts d’acquisition étant supérieurs, du moins la première année, au chiffre d’affaires générés par ces clients. Il doit donc enregistrer des revenus suffisants pour absorber ces coûts supplémentaires. Cloudera indique qu’il n’est pas sûr de réussir ce challenge, ce qui pourrait l’empêcher d’atteindre et de maintenir la profitabilité. « L’historique de la progression du chiffre d’affaires ne peut pas être considérée comme indicative de notre croissance future », ajoute l’éditeur qui évoque même une baisse de celui-ci pour un certain nombre de raisons telles qu’un ralentissement de la demande, une concurrence accrue, un ralentissement de la croissance du marché ou encore une incapacité à capitaliser sur la fusion.

Il évoque également les rapides changements en matière de technologies, de besoins du client et de standards qui peuvent profiter à la concurrence, mieux établie, disposant de plus de ressources.

Il ne s’agit là que d’un échantillon réduit des risques encourus, ceux s’étalant sur plusieurs pages. Voilà les investisseurs prévenus. Les clients aussi.