Pour sa quinzième édition, le Top 250 EY-Numeum dresse le portrait d’un secteur du logiciel français toujours très dynamique (en croissance de + 7,4% en 2024 contre + 9,1% en 2023) et en pleine effervescence eu égard aux enjeux de l’intelligence artificielle.
Le marché s’établit désormais à 23,1 milliards d’euros porté par le dynamisme des éditeurs horizontaux (+ 17 %) et des éditeurs réalisant plus de 100 M€ de chiffre d’affaires (+ 14 % si on écarte les trois premiers). Avec 64 % de leur chiffre d’affaires (+ 3 points par rapport à 2024), le SaaS se confirme être le mode de contractualisation privilégié de la profession.
Le secteur confirme également sa bonne santé financière : 79 % des acteurs se déclarant bénéficiaires (en léger recul).
Plusieurs indicateurs témoignent cependant d’un infléchissement de cette dynamique. Alors que 87 % des acteurs étaient en croissance en 2023, ils ne sont plus que 81 % en 2024. De même, la proportion des acteurs en croissance supérieure à 10 % est en baisse de 6 points (à 51 %).
Les recrutements semblent fléchir également. Si le taux de progression des effectifs semble soutenu (à + 8,2 %), il tombe à environ + 3 % (+ 4,2 % en 2023) si l’on raisonne à périmètre constant avec Sopra Banking Software, racheté par Axway en septembre 2024. Et la proportion d’acteurs prévoyant d’augmenter leurs effectifs en 2025 est en chute de 10 points (à 62 %) par rapport à 2024. Raisons invoquées : le contexte économique incertain, le ralentissement des levées de fonds sur 2025 et les premiers gains de productivité attendus de l’IA. Toutefois, une majorité (54 %) indiquent viser une hausse supérieure à 10 % de leur effectif.
Mais la grande affaire de cette édition 2025 de l’étude EY-Numeum est le poids prépondérant pris par l’intelligence artificielle dans la stratégie des éditeurs. Pour la première fois, l’IA arrive en tête des priorités des éditeurs, 32 % la considérant comme leur priorité numéro un, devant le SaaS et la cybersécurité, et 83 % la plaçant dans leur top trois. 61 % déclarent avoir déjà intégré des fonctionnalités d’IA générative dans leur offre (contre 40 % en 2024) et plus de 30 % des éditeurs n’ayant pas encore franchi le pas prévoient de le faire dans les deux ans. Et si les éditeurs généralisent le déploiement de l’IA dans leur offre, c’est essentiellement parce qu’ils l’adoptent pour eux-mêmes. 92 % l’ont mise à disposition de leurs équipes et 61 % observent qu’elle leur fait gagner en productivité.