A l’issue du processus de cession de ses actifs liés aux infrastructures, Michel Berjamin, pdg d’Ares, s’explique sur la restructuration en cours. Il a bon espoir de sauver l’essentiel.

 

Channelnews.fr : Vous venez d’annoncer la finalisation de votre processus de cessions de vos activités distribution. Votre restructuration est-elle achevée ?

 

Michel Berjamin : Non. Nous avons seulement terminé notre recentrage sur les services. Notre nouveau périmètre ne compte plus d’activités négoce. Il reste néanmoins à mener à bien le PSE que nous avons lancé il y a deux semaines et qui concerne les structures centrales et support des activités cédées. En effet, ces dernières sont très consommatrices de ressources pour la gestion et l’administration, les achats, les relations avec les fournisseurs, la manutention, etc. La plupart du temps, les acquéreurs ne les ont pas intégrées. Cela représente cent vingt personnes. Nous devons également terminer les négociations sur les coûts centraux en surnombre, notamment en matière de locaux. Nous allons réduire les surfaces occupées dans toutes les régions. Nous espérons ainsi économiser 3 M€ par an.

 

Que deviennent les personnes dédiées aux infrastructures des agences de Bordeaux et Toulouse, qui n’ont pas pu être transférées en raison de l’abandon du projet de cession de l’entité juridique pour laquelle ils travaillent ?

 

Michel Berjamin : La moitié d’entre elles, soit dix-neuf personnes, ont été transférées à la société qui était candidate au rachat, CIS Aquitaine Valley, dans le cadre d’une convention tripartite. Les autres bénéficieront du PSE.

 

Le nouveau périmètre est-il rentable ?

 

Michel Berjamin : Oui. Nous allons diviser le chiffre d’affaires par quatre mais les quelque 100 M€ qui restent dégagent une marge positive. Selon le compte d’exploitation normatif établi avec Deloitte présenté le 8 septembre au Tribunal de Commerce, nous devrions atteindre 3% de rentabilité avec un effectif de 1300 personnes.

 

Quand pensez-vous avoir achevé votre restructuration ?

 

Michel Berjamin : Si tout se passe bien, nous devrions sortir de notre période d’observation et passer en continuation d’activité le 31 janvier.

 

Dans votre dernier communiqué, vous précisez vous être recentrés sur trois métiers principaux, les services (ITS), l’intégration de solutions techniques (SIT) et applicatives (ISA). Pouvez-vous préciser ce que recouvrent ces trois entités ?

 

Michel Berjamin : La première recouvre les activités des services et d’ingénierie informatique. Elle pèse environ 70 M€ et emploie 1100 personnes. SIT correspond à notre activité d’intégration de solutions de PAO (Autodesk) et PLM (PTC). Elles représentent 120 personnes pour 25 M€ de CA. Enfin ISA correspond à l’activité TMA, consulting et intégration de notre ERP Arcole, dont le développement a été revendu à De Gamma.

 

Malgré leur bonne santé jusqu’ici, les activités services ne risquent-elles pas d’être aussi rattrapées par la crise financière au cours des prochains mois ?

 

Michel Berjamin : C’est vrai que la période est incertaine. Mais je ne suis pas inquiet outre mesure car l’assistance technique, l’activité la plus vulnérable lors des périodes difficiles, est minoritaire dans notre périmètre. L’essentiel de nos revenus proviennent de l’infogérance (qui occupe un effectif de 600 personnes), de la tierce maintenance applicative (300 personnes) et du consulting (une centaine). Nous sommes donc peu exposés à un éventuel retournement du marché. En attendant l’activité est bonne. Nous continuons de signer de beaux projets. Nous venons ainsi de remporter celui des élections Prud’hommales de décembre pour un budget de 700 000 €.

 

Dans quel état d’esprit êtes-vous à l’issue de cette première étape de votre restructuration ?

 

Michel Berjamin : La période que nous avons vécu depuis le 3 juin, date à laquelle IBM a subitement cessé de nous livrer déclenchant toute l’affaire, a été très difficile psychologiquement. Mais j’ai le sentiment d’avoir préservé l’essentiel. Certes, 700 personnes ont dû quitter l’entreprise mais elles ont toujours un emploi. Certes 120 autres personnes risquent de perdre leur travail mais sans la décision d’engager rapidement les cessions avant le redressement judiciaire et sans le soutien indéfectible du Tribunal de commerce de l’Essonne – à qui je tire mon chapeau, ainsi qu’au représentants du personnel – nous aurions pu en perdre beaucoup plus.