Les actions de Dell Technologies se négocient à des niveaux records. Hier à la clôture elles valaient 83,11 dollars contre un cours plancher de 28,87 dollars atteint le 18 mars 2020, ce qui représente un bond de 188% en quasiment un an.
Cet envol spectaculaire est dû à plusieurs raisons : les excellents résultats financiers enregistrés au cours de l’année malgré la crise sanitaire, la promesse d’un spin-off de VMware et le remboursement de la dette qui va bon train.
Malgré la pandémie, Dell a enregistré l’an dernier un chiffre d’affaires de 94,2 milliards de dollars, en hausse de 2% par rapport à l’année précédente. Le constructeur texan a généré un bénéfice d’exploitation record de 5,1 milliards de dollars, en hausse de 96% et un bénéfice net GAAP de 3,5 milliards de dollars ou 4,22 dollars dilué par action. Les flux de trésorerie liés à l’exploitation ont atteint 11,4 milliards de dollars.
Les résultats du quatrième trimestre sont encore plus parlants, ce qui laisse augurer la poursuite d’une belle trajectoire. Les revenus ont augmenté de 9% à 26,1 milliards de dollars, pour un bénéfice d’exploitation de 2,2 milliards de dollars, en croissance de… 204% par rapport à la même période de l’année précédente. Le bénéfice net GAAP s’est établi à 1,3 milliard de dollars, soit 1,57 dollar dilué par action. Les flux de trésorerie liés à l’exploitation ont été de 5,9 milliards de dollars.
Ces excellents résultats sont tirés par Client Solutions Group (PC, tablettes, périphérique) qui profite pleinement du télétravail, de l’enseignement à distance et des jeux en ligne, tous propulsés par la pandémie de Covid-19.
La scission de VMware, dans laquelle Dell possède une participation de 81%, semble de son côté en bonne voie. « Je suis ravi de vous annoncer que nous progressons sur ce projet. Nous pensons qu’une scission exonérée d’impôt pourrait accroître la valeur pour les actionnaires, les membres du personnel et les clients en simplifiant les structures du capital et en offrant de la flexibilité », a indiqué le directeur financier et CEO par intérim de VMware, Zane Rowe, lors de la présentation des résultats financiers aux analystes. Bien que contribuant à la bonne santé de Dell, le spécialiste de la virtualisation devrait avoir quitté la firme de Round Rock d’ici la fin de l’année.
En cédant sa participation à ses propres actionnaires et à ceux de VMware, Dell espère augmenter rapidement sa cote de crédit, attirer de nouveaux investisseurs et réduire sa dette découlant de l’acquisition d’EMC via un dividende en espèces spécial, tout en maintenant un partenariat commercial solide entre les deux sociétés.
La réduction de la dette, qui comme on l’a vu va bon train, dope également le titre. Selon CRN, Goldman Sachs a récemment fait passer le titre de Dell Technologies de « neutre » à « acheter », tout en augmentant l’objectif de prix à 96 dollars par action, au lieu de 68 dollars. Analyste à la banque d’investissement, Rod Hall a mis en exergue « le remboursement rapide de la dette et des prévisions de marge brute supérieures au consensus ».
Au cours de l’exercice 2021, Dell a remboursé 5,5 milliards de dollars de sa dette principale et prévoit de rembourser au moins 5 milliards de dollars supplémentaires cette année. Selon nos confrères, la dette principale de Dell s’élevait en février à environ 29 milliards de dollars. Le solde total – qui comprend 10,3 milliards de dollars de dettes liées aux services financiers Dell et une dette subsidiaire de 4,8 milliards de dollars – est de 48,5 milliards de dollars.