Après deux mois tumultueux, Cisco a mis la main sur Acacia pour 4,5 milliards de dollars, la plupart des actionnaires du spécialiste de l’optique ayant finalement donné leur accord. Il s’agit de l’acquisition la plus chère pour la firme de San Jose depuis 2012, lorsqu’elle avait dépensé 5 milliards de dollars pour s’offrir l’éditeur britannique de logiciels vidéo NDS Group. Cette transaction démontre à quel point les systèmes optiques – tels que le traitement du signal numérique, les modules de circuits intégrés photoniques et les émetteurs-récepteurs destinés aux produits réseau et aux datacenters – sont importants pour Cisco. « Notre stratégie » Internet for the Future » place les technologies optiques cohérentes à haute vitesse d’Acacia au centre de nos préoccupations alors que nous nous efforçons de permettre aux fournisseurs d’infrastructures webscale, aux fournisseurs de services et aux opérateurs de datacenters de répondre aux besoins croissants de données actuels », commente le CEO de la société, Chuck Robbins, dans un communiqué. Le document précise que Cisco s’engage à soutenir les clients existants d’Acacia dans le monde entier ainsi que les nouveaux clients qui recherchent des modules optiques cohérents, des modules de traitement numérique du signal, des circuits intégrés photoniques et des émetteurs-récepteurs de pointe à utiliser dans les produits de réseau et les datacenters.
Les salariés vont rejoindre le Mass-Scale Infrastructure Group de Cisco dirigé par le Senior Vice President et directeur général Jonathan Davidson indique le communiqué, lequel ne précise pas si le CEO d’Acacia, Raj Shanmugaraj, fait partie du voyage comme c’était prévu. Il est vrai que la direction et le conseil d’administration du fournisseur de matériel optique ont donné du fil à retordre à Cisco. En juillet 2019, les deux entreprises signaient un accord selon lequel l’équipementier réseaux paierait 70 dollars par action dans le cadre d’une transaction de 2,6 milliards de dollars sur une base entièrement diluée. En janvier dernier, Acacia mettait fait à la transaction, la firme de Maynard expliquant qu’elle n’avait pas obtenu l’accord des autorités chinoises avant le 8 janvier, date limite de résiliation de l’accord. Il est vrai qu’entre temps, sa valorisation avait atteint 3,5 milliards de dollars. Cisco, qui assurait de son côté avoir reçu à temps l’accord du régulateur chinois, décidait aussitôt de porter l’affaire devant la justice. Plutôt que de s’engager dans une longue procédure, les deux parties ont toutefois entamé de nouvelles négociations qui peu de temps après ont débouché sur un nouvel accord, validé rapidement par les actionnaires d’Acacia.