Reuters y voit un signe : Sergey Brin, CEO et co-fondateur de Google est arrivé à la cérémonie des Annual Breakthrough Prize Awards (un prix récompensant des avancées majeures dans différents

domaines scientifiques) sans porter les Google Glass qu’il exhibe à chaque manifestation publique. Pour le site d’information il s’agit-là de la confirmation d’un subit désintérêt de la firme de Mountain View pour son wearable. Un désintérêt partagé par une partie des early adopters qui ont déboursé 1.500 dollars pour s’offrir la fameuse monture. Aujourd’hui, ces derniers se lassent, découragés par le manque d’applications.

Reuters a interrogé 16 développeurs d’applications pour les lunettes. Neuf d’entre eux ont abandonné ou stoppé leur projet.  » S’il y avait 200 millions de Google Glasses vendues les choses seraient différentes. Il n’y a pas de marché en ce moment « , a expliqué le patron du studio Little Guy Games.

L’agence rappelle par ailleurs que trois responsables du projet chez Google, dont le développeur en chef, Babak Parviz, ont quitté la société au cours des six derniers mois.

Dernier indice, le fonds spécialisé dans le développement des montures créé par Google Ventures, Kleiner Perkins Caufield & Byers, et Andreessen Horowitz a fermé son site.

Chez Google on assure toutefois que rien n’a changé.  » Nous sommes complètement mobilisés, mobilisés comme nous ne l’avons jamais été à propos des opportunités que les wearables et les Glass en particulier représentent « , insiste le responsable des opérations commerciales de Google Glass, Chris O’Neill.

Plus de temps que prévu

Il reconnaît toutefois que le lancement commercial prendra plus de temps que prévu.  » Nous ne lancerons pas ce produit tant qu’il ne sera pas totalement prêt . « 

Si un lancement à grande échelle semble compromis – du moins dans l’immédiat, – il paraît abusif d’évoquer la fin des Google Glass.
Le monde professionnel semble en effet offrir des débouchés intéressants. Les expérimentations ne manquent pas, même dans l’Hexagone. Transport, banque, logistique, médecine sont des secteurs qui souhaitent tirer parti de cette technologie.
SQLi a développé avec la SNCF une application pour la validation des billets expérimentée sur la ligne IDTGV Parisz-Béziers. De son côté, Hardis teste avec Célio une application pour la manutention en entrepôt.
On peut encore citer la Banque Populaire qui souhaite équiper ses conseillers de lunette connectées pour leur permettre d’accéder à des informations en temps réel lors de leur rendez-vous avec les clients.

Le monde médical demandeur

Toutefois, un des domaines où l’expérimentation paraît la plus avancée est celui du médical. Le studio rennais Ama Bretagne, société soeur d’Ubisoft, s’est en effet spécialisé dans les applications pour médecins. Il vient d’ailleurs d’être certifié Google Glass at work au niveau mondial.  » Ama est la seule société non américaine agréée par Google pour les applications pour Google Glass « , déclarait récemment son président, Christian Guillemot, au magazine Bretons.
Les lunettes sont notamment utilisées pour le traitement des AVC, la qualification des greffes à distance, les accidents de la route etc.
Ama Bretagne s’intéresse par ailleurs à un autre secteur, celui de la formation.