Le fondateur et co-président du groupe, Marc Urbany, évoque pour nous les grands chantiers entamés par la SSII. Croissance externe, cloud computing et développement européen sont notamment à l’ordre du jour.

 

Channelnews : Quel bilan tirez-vous de l’année 2009 ?


Marc Urbany : On peut dire que 2009 fut une « annus horribilis ». Cependant le groupe a relativement bien résisté. Notre chiffre d’affaires sera probablement sensiblement le même qu’en 2008, avec cependant une marge opérationnelle légèrement en retrait. Nous avions réalisé un excellent premier semestre, malheureusement ces bons résultats n’ont pas été confirmés par la suite. Nous avons souffert de la baisse exigée par les grands comptes avec lesquels nous avons signé des contrats cadres, la stratégie du groupe consistant à faire partie des partenaires privilégiés de ces grands comptes. Heureusement, nous assistons à un démarrage correct de l’année 2010 qui devrait être bien meilleure. Nous avons par ailleurs arrêté la sous-traitance qui n’est pas une activité stratégique pour nous.

Quelle est le positionnement actuel de Vision IT ?


Marc Urbany : Nous nous positionnons sur le domaine de l’expertise dans 4 grands secteurs : la mise en oeuvre et la gestion d’infrastructures informatiques, les développements liés aux nouvelles technologies, notamment Internet et Java, le conseil et la formation et enfin, plus en aval, la qualité logicielle et la qualification de logiciels.


Vous avez créé l’entité Vision Consulting Group. Pourquoi ?


Marc Urbany : Nous avons décidé de faire de cette activité, qui emploie 50 consultants, une marque car nous cette activité ne concerne pas les mêmes interlocuteurs. Thierry Boccara a pour mission de développer cette activité worldwide. Elle est déjà présente en Belgique, au Luxembourg, en France, en Italie, en Suisse et en Espagne.


L’année 2009 fut également riche en récompenses de toutes sortes.


Marc Urbany : Nous avons en effet eu un certain nombre de prix. En tant que société belge, nous avons concouru pour le titre d’entreprise de l’année organisé par Ernst & Young avec le concours du quotidien belge d’information économique et financière l’Echo. Nous avons été finalistes est sur le point d’être premier car nous répondions parfaitement aux critères, c’est à dire une entreprise en croissance depuis 4 ans avec des résultats significatifs, autour de 7 à 8% en terme d’Ebitd. Nous allons d’ailleurs à nouveau concourir cette année. Nous avons également été vainqueur du prix « Best IT Training Institute » organisé par l’IT One qui regroupe les directeurs IT des principales entreprises et organisations luxembourgeoises. Ces derniers ont reconnu la qualité de nos services de formation intra-entreprises. Et en France, l’Oséo nous a attribué la qualification « Entreprise Innovante ».

Vous avez développé une stratégie de croissance externe dès votre création en 2001. Vous la poursuivrez en 2010 ?


Marc Urbany : Nous avons pas mal de dossiers en cours aux Pays-Bas, en Allemagne en Italie et en Espagne et nous sommes sur le point d’aboutir pour deux d’entre eux. Ce n’est pas facile car à cause de la baisse de valorisation des entreprises en bourse il est malaisé de jauger leur valeur. Il y a une décote.


En 2009 vous avez lancé Softoro, un centre de développement « nearshore » en Epagne; pourquoi pas de l’offshore ?


Marc Urbany : Nous avons profité des prix et des salaires appliqués dans une région économique de second plan mais disposant d’un excellent niveau pour offrir à nos clients de très bonnes prestations à un prix moindre, tout en restant en Europe. D’autant que Toro, qui est situé à 150 km au sud de Madrid en Castille, est la région d’origine d’un de nos administrateurs. Cela nous a permis de profiter d’aides régionales. Aujourd’hui le centre occupe 25 personnes et cela devrait monter à 50 collaborateurs d’ici la fin de l’année. Nous sommes Européens et nous tenons à le rester. Il y a suffisamment de compétences en Europe.


Vous restez positionnés sur le marché des grands comptes exclusivement ?


Marc Urbany : Oui nous restons focalisés sur les grands comptes, d’ailleurs nous avons gagné de nouveaux clients sur ce marché, notamment GDF-Suez, Schlumberger, la RATP, Voies Navigables de France ou encore le Crédit Municipal de Paris, ce dernier étant en quelque sorte l’exception qui confirme la règle.


Que pèse aujourd’hui la France dans votre activité ?


Marc Urbany : Plus de 50%, mais cela pourrait changer car, comme vous l’avez constaté, nous nous développons ailleurs;


Avez-vous de nouveaux axes de développement pour 2010 ?


Marc Urbany : Beaucoup de chantiers seront déployés en 2010, notamment le conseil sur l’Europe. Nous avons d’ailleurs nommé deux responsables « synergie », l’un pour l’Europe francophone, l’autre pour les autres pays européens. Nous avons également nommé un responsable « innovation  et nouveaux business models » qui devra notamment développer une activité cloud computing avec notre partenaire Swisscom pour lequel nous réalisons déjà un certain nombre de prestations. Nous avons notamment comme projet pilote un data center en Suisse pour les applications « virtual office ». Swisscom est un partenaire dont la taille justifie ce type de prestations. Contrairement à certains grands opérateurs, il n’hésite pas à s’entourer de partenaires spécialisés.