La cinquième édition du palmarès des cent premiers éditeurs de logiciels européens confirme la progression du chiffre d’affaires et des effectifs du secteur, défiant les difficultés de la conjoncture économique et réglementaire.

 

En 2009, le top 100 des éditeurs européens établi par Truffle Capital représente un chiffre d’affaires de 27,1 milliards d’euros, en progression de 8,4 % sur l’année (pour les activités strictement liées au logiciel). Le quatuor de tête est inchangé, avec Sap, Sage, Dassault Systems et Software AG (voir palmarès ci-dessous).

 

Les éditeurs français (22 parmi les 100 premiers) pèsent pour 11,4% en termes de revenus (soit 3,07 milliards d’euros) dans ce palmarès. Une position en baisse par rapport à 2008 (15%), derrière l’Allemagne (47,6% dont 39,7% pour SAP) et le Royaume Uni (22,3%).

 

Globalement, les effectifs R&D (54.000 salariés dont 7.700 pour les éditeurs français) sont en progression de 4%. Même constat pour les investissements en R&D, passés de 3,642 milliards d’euros en 2008 à 3,829 milliards d’euros. Ce qui confirmerait la tendance (relevée par Bernard-Louis Roques, co-fondateur de Truffle Capital auprès de notre confrère du MagIT) selon laquelle «deux-tiers des éditeurs européens n’envisagent pas de délocaliser leur R&D».

 

Autant de données (voir le compte rendu du palmarès mis en ligne sur le site de Truffle) qui évoquent une certaine résilience du secteur aux aléas de la conjoncture économique, d’autant plus que 74% des sociétés du 100 sont cotées. Et que celles-ci représentent 88.9% des revenus du top 100, 88.7% des investissements R&D et 95.6% des bénéfices.

 

Derrière la forte prédominance du haut du tableau (les 25 premiers regroupent 79% du chiffre d’affaires en 2009, contre 70% en 2008) se dessine cependant la fragilité du secteur. Ce que reprennent implicitement les mesures attendues par les sociétés ayant répondu à cette enquête. En tête le maintien des incitations fiscales que les français connaissent avec le Crédit Impôt Recherche et que réclame plus d’un éditeur européen sur deux. L’attentisme de la Commission européenne, qui par la voix de la commissaire Neelie Kroes, semble s’en remettre aux états membres pour l’adoption d’un Small Business Act à leur échelle, n’est pas de nature à rassurer les éditeurs. Dont un sur cinq (selon l’enquête de Truffle) souhaite ce type de soutien susceptible de conforter leur position non seulement dans le top 100 européen mais aussi sur la scène internationale.

 

Du côté de la branche éditeurs de Syntec Informatique, un programme de communication et d’action allant dans ce sens (pour le Small Business Act, Pacte PME, etc) est en cours de finalisation pour le secteur qui, avec 3 milliards d’euros de revenus (hors éditeurs de jeux) pèse à peine 1% du marché mondial de l’édition de logiciels.

 

Truffle_100_2011