Les trimestriels de Microsoft n’ont pas permis de se faire une opinion sur le succès ou l’échec de Windows 8. Mais l’éditeur continue de marquer des points sur ses offres traditionnelles et devrait résussir son entrée dans les tablettes.


Microsoft a annoncé des chiffres mitigés pour son deuxième trimestre fiscal clos fin décembre. Le chiffre d’affaires est en croissance de 2,7% à 21,46 milliards de dollars mais le résultat net est en recul de 3,7% à 6,38 milliards de dollars.


Contre toute attente, la division Windows fait une croissance spectaculaire de 24% par rapport à la même période de l’an dernier à 5,88 milliards de dollars. Une croissance qui s’explique en partie par la réintégration de recettes liées aux préventes de Windows 8.

L’activité serveurs est également en hausse sensible (+9%)à 5,19 Md$, tirée par la croissance à deux chiffres de SQL Server et System Center. En revanche, la division Business, celle qui intègre Office, Lync, Outlook et Sharepoint, est en recul de 10% à 5,69 Md$. Dans le détail ce sont les revenus d’Office qui plongent, les autres produits poursuivant leur croissance à deux chiffres.


Les services en ligne sont en progression de 11%à 869 M$ (notamment grâce aux revenus publicitaires qui augmentent de 15%) mais l’activité jeux, consoles et périphériquesest en recul de 11% à 3,77 Md$.


Officiellement, ce sont donc les revenus d’Office (et ceux de la division grand public) qui freinent la progression du chiffre d’affaires. Mais, à la veille de la sortie d’une nouvelle version majeure de sa suite bureautique, cette baisse des revenus d’Office n’a rien d’inquiétant. À contrario, l’activité Windows semble en pleine forme. Doit-on pour autant en déduire que le lancement de Windows 8 a été un succès ?

Rien n’est moins sûr. Certes Microsoft a fait valoir que Windows 8 s’est vendu à 60 millions d’exemplaires depuis son lancement. Mais ce chiffre comprend une part (inconnue) d’upgrades et de ventes aux OEM. Ce qui fait qu’il est difficile de savoir combien d’OS on effectivement été vendus aux utilisateurs.

D’ailleurs, le site Channel Register rapporte, citant des sources OEM, que Microsoft ne serait pas du tout satisfait de ses ventes. Ses dirigeants auraient même reproché aux principaux OEM de n’avoir pas joué le jeu en ne fabriquant pas suffisamment de PC tirant partie des fonctionnalités tactiles de son OS. Un défaut d’offre qui serait donc à l’origine des méventes de Windows 8.

Un argument qui a d’ailleurs été repris par Chris Such, le directeur général des relations avec les investisseurs, qui a sobrement expliqué lors de la présentation des résultats que la quantité limitée de devices tactiles disponible n’avait pas permis de répondre à la demande. Mais en s’abstenent d’accuser cette fois les OEM.

Que Windows 8 soit un succès ou non, apparaît finalement secondaire au vu des apportunités que continue d’offrir Microsoft à son channel. Ces résultats semestriels l’ont encore démontré, les activités Lync, Sharepoint et Outlook restent très dynamiques.

Même si Microsoft reste encore très discrets sur ses chiffres, ses activités cloud (notamment Office 365 et Windows Azure) semblent également progresser rapidement, en témoigne l’engouement des partenaires pour son programme SaaS et la forte attente suscitée par l’annonce du transfert de la facturation au channel.

Autre domaine où Microsoft continue de progesser : Windows Server 2012, dopé notamment par l’arrivée à maturité d’Hyper-V, dont la v3 a été unanimement saluée. Enfin, même si elles arrivent bien tardivement, les tablettes sous Windows 8 (d’origine Microsoft ou non) devraient rapidement faire leur trou dans les entreprises. Il suffit de voir la profusion de l’offre chez les constructeurs pour s’en convaincre.