Toshiba ne sait plus où donner de la tête. La semaine dernière, certains médias laissaient entendre que le conglomérat japonais discutait avec Asustek (dont les ventes n’en finissent pas de reculer) pour lui céder sa division PC. De son côté, le quotidien économique Nikkei indiquait que Lenovo marquait lui-aussi de l’intérêt pour la division. « Elle n’est pas à vendre », a fait savoir Toshiba vendredi dernier rapporte Reuters. Lors du dernier trimestre, cette activité n’a représenté que 3,5% du chiffre d’affaires rappelle le site d’information économique. Sa vente ne permettrait donc pas d’éponger une part importante des dettes abyssales du groupe nippon, pertes causées comme on le sait par sa filiale nucléaire Westinghouse. En revanche, la vente de l’activité mémoires pour l’équivalent de 18 milliards de dollars au consortium Pangea mené par Bain Capital, que Toshiba a signé récemment, est plus intéressante. Mais elle est sous l’épée de Damoclès que constitue la plainte de Western Digital. L’Américain, qui rappelle que SanDisk – dont il est désormais le propriétaire – est associé à Toshiba dans FlashAlliance (une co-entreprise qui développe et fabrique les mémoires Nand du Japonais), a en effet saisi la justice cet été pour bloquer le processus de vente, estimant que celle-ci ne pouvait se faire sans son consentement. Pour contourner cet écueil, Toshiba a essayé de monnayer le retrait de la plainte contre un nouvel investissement commun dans l’usine Fab 6 de FlashAlliance. D’après le groupe d’information japonais Jiji Press, les négociations ont échoué.
Comme rien n’est simple, Toshiba a également été obligé de se défendre contre une autre information parue cette fois dans le quotidien Yomiuri Shimbun. Ce dernier avait laissé entendre qu’un des membres du consortium Pangea – dont le nom n’est pas dévoilé – souhaitait augmenter sa participation dans la division mémoires. « Il n’en est pas question », a réagi le conglomérat nippon.
Aux dernières nouvelles, ce dernier a trouvé une autre astuce pour restaurer sa solvabilité. Il va en effet augmenter son capital de 600 milliards de yens (environ 4,54 milliards d’euros). L’opération est ouverte à des fonds d’investissement étrangers. Les 2,28 milliards d’actions nouvelles, cédées avec une décote de10%, représentent 35% du capital. Parmi la trentaine d’investisseurs annoncés, figure le fonds activiste singapourien Effisimo, qui deviendra le premier actionnaire du groupe avec une participation de 11,34%. L’opération, qui entrainera une forte dilution du capital, devrait permettre à Toshiba d’éviter la radiation de la bourse de Tokyo, laquelle interviendra fin mars si le groupe est toujours dans le rouge. Un risque bien présent dans la mesure où la vente de la division composants est, comme on l’a vu, bien loin d’être finalisée.
« La levée de fonds écarte le risque d‘une radiation de la Bourse, c‘est un élément positif », a commenté Takatoshi Itoshima de Commons Asset Management rapporte Reuters. « L‘autre argument positif est que certes le groupe n‘aura plus grand chose (après la vente des puces) mais au moins il aura redressé sa situation financière. » On ne peut mieux dire.