Western Digital et Toshiba ont enterré la hache de guerre. Les deux entreprises ont annoncé mardi qu’elles avaient trouvé un accord pour résoudre le litige les opposant à propos de la vente de Toshiba Memory à un groupe d’investisseurs, ajoutant qu’elles allaient étendre leur collaboration et renforcer leur engagement dans le développement de mémoires flash.

Contraint, suite aux déboires financiers de sa filiale nucléaire Westinghouse qui ont plombé ses comptes, le conglomérat japonais a décidé de vendre sa division Toshiba Memory Corporation (TMC) pour 2 billions de yens (environ 18 milliards de dollars ou 15,3 milliards d’euros) à un groupe d’investisseurs menés par Bain Capital. Associé à Toshiba Memory dans Flash Alliance et Flash Forward, deux coentreprises qui développent et fabriquent les mémoires Nand du Japonais, Western Digital – lui-même candidat au rachat de la division – a utilisé différents recours pour s’opposer à la vente. Le débat s’est particulièrement envenimé lorsque Toshiba a décidé d’interdire les salariés de l’Américain d’accéder aux locaux et aux bases de données des coentreprises.

Aujourd’hui, tout cela est oublié et le calumet de la paix allumé. Le conglomérat nippon, qui risque une radiation de la bourse de Tokyo si ses comptes ne sont pas redressés, peut réaliser la vente dans les temps, c’est-à-dire avant la fin du mois de mars 2018. « Nous sommes très heureux d’être parvenus à cet accord qui bénéficie clairement à toutes les parties », se félicite dans un communiqué, le vice-président exécutif de Toshiba, par ailleurs président et CEO de Toshiba Memory, Yasuo Naruke. « Avec l’abandon du litige et des arbitrages en cours, nous sommes impatients de renouveler notre collaboration avec Western Digital et d’accélérer la croissance de TMC pour répondre à la demande mondiale croissante de mémoires flash. » Bien entendu, le CEO de Western Digital, Steve Milligan se félicite lui-aussi de l’accord qui respecte les objectifs de son entreprise. « Les priorités fondamentales de Western Digital ont toujours été de protéger ses coentreprises et d’assurer leur succès et leur longévité, de garantir la fourniture sur le long terme l’approvisionnement en Nand, de protéger nos intérêts dans les coentreprises, et de créer de la valeur à long terme pour nos actionnaires », explique notamment le dirigeant dans le document. Enfin, Yuji Sugimoto, le patron de la filiale japonaise de Bain Capital, se déclare lui aussi réjoui d’un accord « qui permet au consortium mené par Bain Capital de pouvoir compléter l’acquisition de TMC comme prévu ».

Mais que prévoit cet accord ? Tout d’abord, la durée de Flash Alliance est prolongée jusqu’au 31 décembre 2029 et celle de Flash Forward jusqu’au 31 décembre 2027. TMC et WD vont d’autre part participer à de nouveaux investissements dans Fab 6, l’usine de fabrication de mémoires BiCS Flash (la nouvelle génération de mémoires Nand) en cours de construction à Yokkaichi, près de Nagoya. Western Digital va également participer à la construction d’une nouvelle usine de plaquettes flash à Iwate dans le nord du Japon. Les deux « amis » s’engagent par ailleurs à protéger mutuellement leurs actifs et leurs informations confidentielles, dans le cadre de la cession de TMC. Ils s’engagent enfin à collaborer pour assurer le succès de TMC dans le cas où cette dernière serait un jour introduite en bourse.