François Argouges, vice-président ventes de T-Systems France, détaille par le menu la philosophie et les objectifs du processus de transformation stratégique actuellement à l’œuvre au sein de la société de services.
Channelnews : En confirmant son projet de supprimer 324 postes, T-Systems France a également annoncé vouloir opérer un recentrage stratégique sur le cloud computing, les réseaux intelligents et les PME. Pourriez-vous nous détailler les tenants et aboutissants de cette réorganisation ?
François Argouges : La France aligne sa stratégie sur le groupe T-Systems qui a entrepris depuis quelques années un plan de transformation visant à mutualiser et industrialiser les ressources locales des pays, notamment les centres de services, les centres de supervision et les datacenters, entre les différentes filiales à l’échelle des continents. Cette approche globale, qui a déjà été menée dans plusieurs filiales comme la Suisse, l’Espagne ou les USA, a déjà permis de restaurer la rentabilité de T-Systems International, l’entité à laquelle la France est rattachée.
Comment cette transformation se traduit-elle concrètement sur les différents métiers de l’entreprise ?
François Argouges : En ce qui concerne l’infogérance, qui représente un peu plus de 50% de notre activité, l’interface client reste locale mais les ressources de production sont réparties en nearshore et en offshore. En parallèle, nous encourageons nos clients à basculer sur des contrats de services dits « dynamiques » dans le cadre desquels il est possible de demander des changements de grande amplitude sur de courtes durées. Ces contrats, lancés fin 2009 mais qui tendent à devenir prépondérants, s’appuient sur des infrastructures de type cloud privé et sont facturés en fonction des unités d’œuvre consommées.
Et pour l’activité intégration, deuxième pôle d’activité de l’entreprise?
François Argouges : La logique est la même, même si sa transformation démarre à peine. Nous prévoyons de rééquilibrer notre modèle d’engagement vis-à-vis des clients en diminuant les services de régie, aujourd’hui très significatifs, au profit des services au forfait qui s’appuieront si possible sur des ressources mutualisées. C’est notamment le modèle retenu pour la tierce maintenance applicative, qui est l’une des spécialités du groupe avec l’intégration de solutions SAP.
Qu’entendez-vous par réseaux intelligents ?
François Argouges : Grâce aux marges de manœuvres dégagées par cette transformation, nous souhaitons innover autour de différents thèmes. Les réseaux intelligents ou « smart grid » sont l’un de ces thèmes. Nous avons ainsi développé en Allemagne une offre de compteurs intelligents destinée au secteur de l’énergie dont le groupe pense qu’elle pourrait avoir des débouchés sur d’autres marchés. Nous venons ainsi d’embaucher une ressource commerciale pour développer ce marché en France.
Il est question également de développer vos débouchés dans les PME. D’où partez-vous et comment comptez-vous vous y prendre ?
François Argouges : Nous comptons déjà parmi nos clients, des entreprises qui ne sont ni des multinationales, ni des grands comptes. Ces entreprises de cinq cents à plusieurs milliers de salariés, représentent ainsi 40% de notre activité intégration. Elles sont issues pour l’essentiel du secteur automobile (concessionnaires Volkswagen), des équipementiers auto et des biens d’équipements. Pour développer ce marché, nous comptons nous appuyer sur notre présence régionale. Nous sommes aujourd’hui présents à Nantes, Niort, Toulouse, Lyon et Grenoble. Nous adressons ce marché via un modèle direct mais nous sommes en réflexion avec SAP pour nous greffer sur son programme master VAR en appui de ses partenaires. Les PME attendent une présence locale mais le support et les compétences complémentaires d’un groupe.