C’est le scénario auquel personne ne s’attendait, surtout pas Meg Whitman, maître d’ouvre de la scission d’HP. HP inc. la société qui regroupe désormais l’activité historique – PC et imprimantes – de la firme créée par David Packard et William Hewlett a vu son cours grimper de près de 13% le premier jour de cotation alors qu’Hewlett Packard Enterprise (HPE), dans laquelle Meg Whitman a mis tous ses espoirs a vu le sien baisser de jusqu’à 5%. C’est d’autant moins compréhensible que le marché du PC, sur lequel des concurrents comme Lenovo sont bien installés, est inéluctablement en perte de vitesse. De plus, c’est HP Inc qui endosse la plus grande partie de la dette de l’ancien groupe. Le vrai sursaut pourrait toutefois venir des imprimantes 3D, qui font l’objet d’une division spécifique, le fabricant misant sur sa technologie Multi Jet Fusion considérée comme plus rapide et offrant une meilleure qualité d’impression que les autres technologies du secteur. Les premières imprimantes MJF devraient sortir sur le marché début 2016.

Dirigée par Dion Weisler, HP Inc compte environ 50.0000 salariés, soit cinq fois moins qu’HPE.

Cette dernière, prise en charge par Meg Whitman, regroupe les activités dédiées à l’entreprise, au premier rang duquel les services cloud, un marché où la concurrence est féroce et dominée par Amazon et Microsoft. La société a d’ailleurs annoncé voici quelques jours qu’elle renonçait au cloud public pour se focaliser sur les cloud hybride et privé en s’appuyant sur son offre Helion OpenStack. Auparavant elle avait cédé Tipping Point  à Trend Micro pour 300 millions, deux décisions qui peuvent être perçues comme les derniers ajustements avant la fusion. Ce n’est malheureusement pas le cas puisqu’une autre décision, et non des moindres, reste en suspens : qui va prendre en charge la plus grande quote des parts des 25.000 à 33.000 licenciements annoncés par Meg Whitman au mois de septembre ? Ce sera assurément HPE, et plus particulièrement la branche Enterprise Services, issue du rachat de la SSII EDS en 2008. La filiale française ne devrait pas être épargnée. Le PDG d’HP France, qui dirige désormais la filiale français d’HPE – HP Inc France étant dévolue à Pascale Dumas – a reconnu que l’Hexagone serait affecté. S’exprimant lundi au cours d’un point presse, il a évoqué des problèmes de compétences, de pyramides des âges, et plus spécifiquement concernant les services, la forte pression de l’offshore. Il devrait toutefois privilégier les départs volontaires.

HPE compte en France environ 3.500 salariés contre aux alentours de 1.300 personnes pour HP Inc.