HP a déposé la semaine dernière un document officiel de 316 pages auprès de la SEC pour l’introduction en bourse des deux entreprises en novembre prochain.

L’idée de scinder l’entreprise en deux n’est pas nouvelle. En 2011, Leo Apotheker, le CEO d’HP de l’époque, avait avancé l’idée de se séparer de sa division PC comme IBM l’avait fait en son temps en cédant sa division PC au chinois Lenovo. Dans le même temps, le prédécesseur de Meg Whitman avait avancé cette idée en même temps que des mauvais résultats trimestriels, la sortie des marchés du smartphone et des tablettes et l’acquisition de l’éditeur britannique Autonomy pour le prix astronomique – et on le saura plus tard sur des chiffres falsifiés – de plus de 10 milliards de dollars. Le lendemain de cette annonce intempestive, le titre perdait plus de 20 %. Quelques semaines plus tard, Leo Apotheker était débarqué de ses fonctions.

Le virage s’est fait durant l’été 2014

C’est l’été dernier que Meg Whitman est revenue à la charge avec l’idée de séparer l’entreprise en deux entités à peu près égales. C’est d’ailleurs le conseil d’administration qui a relancé cette idée de partition contre l’avis de Meg Whitman qui avait dès le début de son mandat toujours exprimé d’un HP seul et indivisible. « J’étais tout à fait convaincue que nous devions garder l’entreprise en une seule entité, jusqu’à l’été 2014, explique-t-elle au Wall Street Journal (Hewlett-Packard Officially Files to Split). Puis j’ai compris que le marché était en train de changer à la vitesse de la lumière. Je travaille depuis longtemps sur le secteur des technologies, je n’ai jamais observé des évolutions aussi rapides. » Pour l’heure, HP a déposé un seul document pour HP Entreprise, l’autre entité, HP Inc, qui réunira les activités PC et imprimantes étant considérée comme une entreprise parente de cette dernière. Toutefois, un nouveau document devrait être publié auprès de la SEC.

Nous étions devenus trop gros

Les raisons qui sont avancées dans le document envoyées à la SEC (Hewlett Packard Enterprise Company) sont assez simples : « créer des organisations plus souples et plus nerveuses ». « Nous sommes en train de créer deux nouvelles startups (…) Nous étions devenus trop gros et donc difficiles à manœuvrer », expliquait Gerald Karsenti, Pdg d’HP France, en introduction de l’étape parisienne de l’HP World Tour (HP : à mi-chemin vers la scission). Mais on le sait, des raisons exactement inverses peuvent être avancées lors d’opération de fusion avec les maîtres mots de synergie et masse critique…


Les raisons qui justifient deux HP
(i) créer deux entreprises plus centrées sur leurs activités en permettant à chacune d’elles une gestion orientant ses efforts sur ses propres objectifs et la poursuite de ses propres opportunités pour une croissance à long terme et la profitabilité ;
(ii) simplifier la structure organisationnelle de chaque entreprise, facilitant la prise de décision plus rapide ;
(iii) permettre à chaque entreprise de poursuivre plus efficacement une allocation optimale des ressources et de rémunération du capital ;
(iv) offrir aux actionnaires actuels d’HP des participations dans deux sociétés distinctes, cotées en bourse.


 

Toujours est-il que cette opération de scission de cette entreprise de 300 000 salariés présente dans 170 pays annoncée un an à l’avance est une opération unique et relativement risquée et qui nécessite des ressources importantes. Dans ce but, HP a mis en place une équipe de 500 personnes baptisée « Separation Management Office ». L’informatique est fortement mise à contribution dans cette opération. Il faut en effet cloner 2600 programmes, séparer les données et les relancer séparément sur chacune des deux périmètres. La moindre erreur dans ce projet informatique un peu particulier peut-être funeste au futur des deux entreprises. Petit accroc dans cette procédure qui est évaluée à 1,8 milliard de dollars, son patron Bill Veghte vient d’annoncer son départ.

Chacun va pouvoir se concentrer sur de nouveaux projets

HP Inc va pouvoir se concentrer sur les technologies de demain, notamment l’impression 3D dans laquelle elle a déjà pris des positions fortes sur ce marché très prometteur. HP Entreprise va pouvoir se concentrer à nouveau sur des objectifs de croissance centrés sur le monde de l’entreprise, indique Meg Whitman, avec comme les acquisitions comme moyens d’action. Les discussions avec EMC qui s’étaient interrompues peu après l’annonce de scission d’HP vont pouvoir reprendre.

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