Après le jugement le condamnant à verser 1,3 milliards de dollars à Oracle, SAP a du mal à encaisser le coup. D’autant que l’affaire pourrait faire fuir les clients et peser sur les finances de l’éditeur.

SAP a donc été condamné à verser 1,3 milliards de dollars de dommages et intérêts à Oracle dans l’affaire TommorowNow. Cette condamnation satisfait pleinement la firme de Larry Ellison qui a aussitôt publié un communiqué triomphant. « Pendant plus de 3 ans, SAP a volé des milliers de copies de logiciels Oracle pour revendre ces logiciels et les services associés aux clients d’Oracle. Juste avant que le procès ne commence, SAP a reconnu sa culpabilité et sa responsabilité. Le procès a ensuite révélé que la plupart des plus hauts dirigeants de SAP étaient au courant de ces activités illégales depuis le tout début. En conséquence, une cour fédérale des Etats-Unis a condamné SAP à payer 1,3 milliards à Oracle. Il s’agit du plus grand montant jamais déboursé pour piratage de logiciel », peut-on y lire.

On notera que le communiqué ne mentionne pas TommorowNow, mais met directement en cause SAP et ses dirigeants.

L’éditeur allemand a réagi en publiant à son tour un communiqué dans lequel il explique qu’une « société responsable se distingue par la façon dont elle reconnaît ses erreurs ». « Comme cela a été dit devant la cour, nous regrettons les actions de TommorowNow. Nous en avons accepté la responsabilité et nous avons la volonté de dédommager honnêtement Oracle. Tout au long de cette affaire nos clients, employés et partenaires sont restés près de nous et nous les en remercions », poursuit SAP qui souhaite désormais passer à autre chose et « étendre son leadership sur l’industrie très loin dans le futur ».

Une ambition qui ne sera pas facile à assouvir. Même dans le cas d’un appel – ce que SAP n’exclut pas – ce jugement laissera des traces, la réputation de l’éditeur étant définitivement ternie. Certain clients et administrations, surtout US, risquent d’ailleurs de se retrancher derrière ce jugement pour bannir l’éditeur allemand de leurs fournisseurs.

Par ailleurs, le montant astronomique des dommages intérêts pourrait peser sur les finances de la société et sur le cours de l’action, faisant de SAP une proie facile. D’autant que – si l’on en croit le Wall Street Journal – l’éditeur n’a provisionné que 160 millions de dollars pour dédommager son adversaire.