L’éditeur allemand va dépenser 4,7 milliards d’euros pour acquérir Sybase. Une opération qui permet à l’Allemand de devenir un acteur incontournable des applications mobiles. Et de gêner un peu Oracle.
Les participants à Sapphire 2010, la conférence des utilisateurs SAP qui ouvre ses portes simultanément à Orlando en Floride et à Francfort en Allemagne ce lundi, auront au moins une grande nouvelle à commenter : l’éditeur allemand acquiert le spécialiste de la base de données Sybase pour 5,8 milliards de dollars (4,7 milliards d’euros). Ce prix représente une surcote de 44% par rapport au cours moyen de l’action constaté ces 3 derniers mois, ce qui a probablement facilité l’adhésion unanime du management de Sybase à l’opération. SAP a donc payé très cher son ambition de porter – du moins sur le papier – ombrage à Oracle.
Quoi qu’on en dise, le départ de Léo Apotheker et l’arrivée du couple Bill McDermott/Jim Hagemann Snabe aux commandes de l’entreprise ont donné un nouveau coup de fouet à l’entreprise en léthargie depuis le rachat – pour un prix similaire – de Business Objects. Le carnet d’adresses de l’Américain McDermott a été utilisé intelligemment.
En effet, l’opération permet à SAP de prendre pied sur le marché des applications mobiles. « Les terminaux mobiles sont devenus le principal point d’interaction avec les applications professionnelles », explique d’ailleurs Jim Hagemann Snabe, le spécialiste technologique du tandem dans un communiqué. Il est probable que le succès de l’iPhone et de l’iPad figurent parmi les éléments déclencheurs.
Les clients de l’Allemand, qui réclament des accès nomades, seront sans doute ravis. Il n’est toutefois pas sûr qu’ils basculeront aussi facilement vers les bases de données de la nouvelle filiale. La captivité est la règle dans le marché des base de données, les migrations étant semées d’obstacles difficiles à surmonter. Oracle n’a donc pas trop de soucis à se faire dans l’immédiat.
Notons par ailleurs que Sybase bénéficiera d’un statut privilégié puisque la société pourra conserver son identité. Une chance que n’a pas eu Business Objects.