Salesforce a fait état de ventes trimestrielles encore meilleures qu’attendu. Pour son deuxième trimestre fiscal, le spécialiste du CRM a réalisé un chiffre d’affaires de 2,56 milliards de dollars, en croissance de 26% par rapport à la même période de l’exercice précédent. Le marché attendait un chiffre d’affaires de seulement 2,56 md$. Les bénéfices (33 cents par actions) sont aussi un peu au-dessus des estimations du marché (32 cents par action).

Avec un chiffre d’affaires pour son troisième trimestre fiscal qui devrait se situer autour de 2,65 milliards de dollars, excédant les 2,61 milliards attendus par le marché, Salesforce anticipe désormais des ventes comprises entre 10,35 et 10,4 milliards de dollars pour l’ensemble de l’exercice et revendique 15 milliards de revenus embarqués.

Ce seuil des 10 milliards est symbolique pour Marc Benioff, le PDG de l’entreprise, qui avait été mis au défi en juin 2016 par Larry Ellison, le président exécutif d’Oracle, de l’atteindre avant Oracle. « Nous avons des chances sérieuses d’être la première entreprise cloud à atteindre 10 milliards de revenus dans le SaaS et le PaaS », avait déclaré à l’époque Larry Ellison. Une forfanterie à laquelle n’a pas manqué de faire allusion Marc Benioff en twittant que «Salesforce [avait] gagné et Oracle […] perdu ». Avant d’ajouter que son entreprise était « maintenant en route pour les 20 milliards ».

Mais autant les 10 milliards sont maintenant une formalité, autant les 20 milliards sont encore loin. Salesforce devra notamment surmonter plusieurs faiblesses. À commencer par le ratio insuffisant de ses ventes internationales. Celui-ci est inférieur à 30% alors qu’il est couramment supérieur à 50% chez ses concurrents. Toutefois l’accord signé avec AWS l’année dernière devrait lui permettre de corriger cette faiblesse en l’aidant à faire décoller ses ventes là où il ne dispose pas de datacenter en propre. Un partenariat qui commence à porter ses fruits à en croire l’éditeur qui évoque de nouvelles opportunités signées au Canada et en Australie grâce aux datacenters locaux d’AWS.

Autre faiblesse récurrente, signalée cette fois par Gartner dans l’édition 2017 – datée du 13 juillet dernier – de son quadrant magique des solutions d’automatisation des forces de vente : l’insatisfaction de ses clients vis-à-vis de ses techniques de négociation de contrat : « il est fréquent que les clients existants et potentiels de Salesforce se déclarent mécontents des pratiques de vente agressives de Salesforce et de l’inflexibilité des licences […] », écrit Gartner dans son rapport. Et Gartner d’ajouter en substance que les clients de Salesforce se plaignent régulièrement de ce que le prix payé excède la valeur que la solution est capable de leur apporter.

Lors du prochain Dreamforce, qui se tiendra début novembre à San Francisco, Salesforce devrait toutefois commencer à égrener les annonces autour d’Einstein, sa première solution d’intelligence artificielle, et autour d’une modernisation progressive de son offre, avec l’introduction de fonctionnalités de machine learning, pronostique TechCrunch. De quoi poursuivre sa croissance à bon rythme et tenir les concurrents à distance.