Ringcentral a su maintenir un rythme de croissance élevé sur l’ensemble de son exercice 2021. Le spécialiste des communications unifiées et des centres de contacts dans le cloud a une nouvelle fois dépassé les prévisions au quatrième trimestre. Son chiffre d’affaires a progressé de 34% d’une année sur l’autre à 448,4 millions de dollars, contre 436 millions attendus par les analystes. Son bénéfice net par action diluée non Gaap atteint 39 cents, contre 29 cents un an plus tôt, dépassant de 2 cents le consensus.

Le PDG Vlad Shmunis s’est félicité de résultats « exceptionnels » qu’il attribue à une « dynamique continue avec des clients haut de gamme et aux contributions croissantes de nos partenaires clés ».

« Notre engagement en faveur de l’innovation entraîne un rythme rapide de nouvelles capacités orientées vers l’entreprise dans nos solutions RingCentral Message Video Phone et de centre de contact cloud intégré, et nous avons considérablement élargi notre accès différencié au marché avec notre nouveau partenaire stratégique exclusif, Mitel », a-t-il expliqué dans un communiqué.

Le groupe a vu ses revenus d’abonnement progresser de 37% à 420 million de dollars. Les revenus récurrents annualisés (ARR) globaux s’apprécient de 39% à 1,8 milliards de dollars. Ils grimpent même de 52% sur le segment des entreprises de taille intermédiaire et des grands comptes à 1 milliard de dollars. Le réseau de partenaires a largement contribué avec des revenus récurrents annualisés de 684 millions de dollars, en progression de 47%.

Sur l’ensemble de l’exercice 2021, le chiffre d’affaires atteint 1,6 milliard de dollars, en croissance de 35%. Les revenus d’abonnement progressent de 36% et représentent désormais 90% des revenus, avec 1,5 milliard de dollars. Le bénéfice net par action diluée non Gaap s’établit à 1,34 dollar à comparer à 0,98 dollar en 2020.

Une publication qui rassure après le départ ces dernières semaines  de deux cadres importants du groupe, le directeur financier Mitesh Dhruv et le directeur des opérations (COO) Anand Eswaran. Le premier a été remplacé à titre intérimaire par le chef comptable Vaibhav Agarwal tandis que Mo Katibeh, un vétéran d’AT&T a pris ses fonctions en janvier comme nouveau COO.

Comme l’a souligné le PDG Vlad Shmunis, l’accord avec Mitel constitue l’un des principaux marqueurs de 2021. C’est le quatrième acteur historique du marché qui fait le choix de devenir partenaire stratégique, après Avaya, Atos et Alcatel-Lucent Enterprise. Il ouvre à Ringcentral une base installée de 35 millions d’utilisateurs pouvant évoluer dans le cloud public avec sa plateforme RingCentral MPV.

« A eux quatre, ces partenaires stratégiques représentent 70% à 80% de la base installée en France et Alcatel et Atos sont très forts sur le marché européen. Ils représentent donc d’importants relais de croissance pour Ringcentral », souligne Erwan Salmon, Country Manager France de Ringcentral. Cela contribue à la poussée de l’activité internationale  (tous les pays hors Amérique du Nord), qui représentait 12% du chiffre d’affaires global fin 2021 contre 8% fin 2020.

La France un pays stratégique pour Ringcentral.

La France est le second pays dans lequel Ringcentral a choisi d’investir après l’Angleterre et avant l’Allemagne. Le développement de la filiale a démarré avec l’acquisition du spécialiste des interactions client digitales Dimelo en 2018 et par la construction en parallèle de l’activité propre de Rincentral sur la partie communications unifiées, notamment avec des équipes locales de R&D et de support.  Avec 30 recrutements en cours, il est prévu que son effectif atteigne 150 personnes d’ici l’été.

Depuis sa prise de fonction en juin 2020, Erwan Salmon s’est attaché à développer des réseaux de partenaires via les partenaires stratégiques mais aussi en propre. « Les partenaires stratégiques nous ont permis de croitre de façon significative, d’élargir nos opportunités et de gagner en notoriété. Tout le monde voit aujourd’hui Ringcentral comme un acteur majeur du marché français », explique-t-il.

Malgré le dynamisme du marché des communications unifiées, la France accuse un retard important sur les pays anglo-saxons dans la transition vers le cloud. C’est particulièrement sensible dans le secteur public, alors que la commande publique représente la moitié des investissements du marché. « Sur le marché national, les solutions sur site restent majoritaires, celles dans le cloud public représentent 11 à 12% et une autre partie va dans le cloud privé. Mais les solutions sur site déclinent quand celles dans le cloud public devraient doubler d’ici 3 à 4 ans », souligne Erwan Salmon.

Une décélération de la croissance attendue en 2022

Pour le trimestre en cours, Ringcentral s’attend à des revenus entre 455 et 459 millions de dollars en croissance de 29 à 30% d’une année sur l’autre, générant un BPA non Gaap de 0,34 dollar.

Sur l’ensemble de l’exercice, les revenus sont attendus entre 1,99 et 2,01 milliards de dollars, en croissance annualisée de 25 à 26%, générant un BPA non Gaap de 1,69 à 1,72 dollar. Ringcentral s’attend donc à une décélération de la croissance cette année mais reste résolument optimiste sur son développement.

« Avec une équipe chevronnée et éprouvée en place, nous sommes particulièrement bien placés pour mener cette transformation générationnelle vers les communications basées sur le cloud en 2022 et au-delà », a déclaré Vlad Shmunis.

Malgré ces perspectives encourageantes, Ringcentral a cessé d’être l’une des valeurs technologiques de prédilection des investisseurs. L’action qui avait largement superformé l’indice Nasdaq au début de la pandémie et atteint un pic à plus de 400 dollars en février 2021 a fortement reflué depuis. Elle a perdu 50% de sa valeur en 2021 et est redescendue cette semaine sous les 125 dollars. Pour inverser la tendance, Ringcentral devra maintenir durablement une croissance élevée et améliorer fortement sa rentabilité.