L’éditeur français spécialisé dans les règles métier vient de signer un accord de rachat avec IBM. Pierre Haren, PDG d’Ilog et Daniel Chaffraix, président d’IBM France dévoilent la stratégie qui y préside.

 

IBM et Ilog l’ont annoncé lundi 28 juillet : le géant va avaler l’éditeur français spécialisé dans les règles métier et l’optimisation. IBM va débourser 215 millions d’euros pour s’offrir Ilog au prix de 10 euros par action. C’est 37% de plus que le cours de clôture de l’action Ilog au 25 juillet. « C’est une très belle offre, IBM rachète Ilog au prix que la société valait avant que nous ne soyons victimes de la crise des subprimes. Il nous aurait fallu plusieurs années pour atteindre à nouveau cette valeur », estime Pierre Haren, PDG d’Ilog.

L’éditeur français réalisait 15% de son chiffre d’affaires avec les banques américaines. Une source de revenus envolée du fait de la crise des subprimes. « La plupart de ces banques ont fait faillite ou ont économisé sur leurs investissements informatiques », précise Pierre Haren. Malgré l’effondrement du secteur bancaire, Ilog a réalisé 180 millions d’euros de chiffre d’affaires sur l’exercice 2008 clos en juin dernier, en hausse de 12% par rapport à l’an passé. L’éditeur est en plein redéploiement, notamment autour des secteurs de l’assurance et des transports. « Malgré cela, le marché ne nous a pas fait confiance et le cours en bourse a dégringolé », regrette Pierre Haren.

Dans ce contexte, la confiance d’IBM est « une revanche industrielle » pour le PDG d’Ilog. « C’est la concrétisation du fait que notre stratégie était bonne et que nos produits sont bons. Jusqu’à présent nous étions trop petits pour convaincre. IBM va nous crédibiliser », assure-t-il. Les deux sociétés travaillent déjà main dans la main depuis une dizaine d’années. Ilog réalise 5% à 10% de son chiffre d’affaires grâce à IBM qui achète ses produits pour ses besoins internes. IBM embarque aussi les solutions Ilog dans ses offres. Enfin, les deux partenaires répondent parfois conjointement à des appels d’offre.

IBM : « pas de vache sacrée »

Pour IBM l’acquisition d’Ilog est donc une étape supplémentaire dans ce partenariat étroit. Ilog propose la gamme de solutions Business rule management systems (BRMS), à la frontière entre l’architecture orientée services (SOA) et le business process. «  Les règles métier vont être au coeur des offres SOA dans les années qui viennent. Il n’y a pas de vache sacrée : quand on n’a pas un produit, on va le chercher », analyse Daniel Chaffraix, président d’IBM France.

Si les autorités de la concurrence valident ce rachat, Ilog sera la neuvième société acquise par IBM en 2008. Le groupe en avait déjà avalé douze en 2007. « Depuis cinq ans, nous déployons une  stratégie de croissance externe forte axée sur le software », explique Daniel Chaffraix. IBM espère finaliser le rachat d’ici la fin de l’année. Ilog devrait rejoindre la division websphere d’un pôle software d’IBM qui réalise 20 milliards de dollars de chiffre d’affaires. Les modalités du rachat ne sont pas encore définies mais IBM devrait conserver l’ensemble du personnel d’Ilog. « Ce sont plus de compétences qui nous rejoignent », assure Daniel Chaffraix. Pierre Haren devrait, lui, continuer à diriger l’activité d’Ilog au sein d’IBM pendant deux ans.