A présent que SFR semble remis sur les rails, Patrick Drahi est reparti à l’assaut du marché nord-américain via son entité Altice USA. Début septembre il a ainsi déposé une offre de 7,8 milliards de dollars pour acquérir la totalité des actions de Cogeco en tandem avec l’opérateur canadien Rogers.

Cogeco est une société de portefeuille dans les secteurs des communications et des médias qui exerce ses activités au Québec et en Ontario,  sous le nom Cogeco Connexion et dans 11 États de la côte Est des États-Unis, sous la marque Atlantic Broadband. Cogeco possède une filiale Cogeco Média qui détient et exploite 23 stations de radio au Québec.

Si l’opération réussissait, Altice se réservait Atlantic Broadband et son 1,1 million de clients, laissant les activités canadiennes à Rogers Communications.

Malheureusement pour l’homme d’affaires franco-israélien, la famille Audet, qui contrôle 82,9 % de tous les droits de vote de Cogeco et 69% des droits de vote de Cogeco Connexion a refusé la proposition, malgré les 612 millions de dollars proposés pour les parts qu’elle détient.

Altice USA et Rogers Communications ont donc revu leur copie et proposent cette fois 8,4 milliards de dollars et 682 millions de dollars pour la famille Audet. Gestion Audem, la holding de la famille Audet qui contrôle l’ensemble a de nouveau répondu par la négative. « Gestion Audem inc. a déjà indiqué qu’elle ne comptait pas vendre ses actions et n’appuiera pas la proposition », indique un communiqué qui précise toutefois que « cette proposition révisée et non contraignante sera soumise pour examen aux conseils d’administration des sociétés ». Une démarche de pure forme donc.

Présent dans 21 Etats au travers de ses marques, Optimum et Suddenlink, Altice USA représente un peu moins de 5 millions d’abonnés, loin derrière les géants Comcast (31,2 millions d’abonnés) et Charter Communications (30 millions d’abonnés). En gagnant les clients d’Atlantic, la société de Patrick Drahi aurait pu se hisser à la hauteur de Cox Communications et ses 6 millions d’abonnés. Objectif raté pour le magnat des télécoms.