Stéphane Richard (Orange), Timotheus Höttges (Deutsche Tlekom), Arnaud de Puyfontaine (Telecom Italia), Dominique Leroy (Proximus), Eelco Blok (KPN), Rajeev Suri (Nokia), ou encore Börje Ekholm (Ericsson), en tout 31 grands patrons d’opérateurs ou d’équipementiers télécoms membres de l’ETNO (European Telecommunications Network Operators’ Association) ont envoyé une lettre incendiaire à la Commission européenne nous apprennent Les Echos. Raison de cette levée de boucliers : la nouvelle mouture du code européen des communications électroniques qui selon eux « ne reflète pas le rôle vital des infrastructures et est détachée du comportement des utilisateurs et des réalités du marché. »  Les 31 responsables, qui revendiquent ensemble des investissements annuels de 26,6 milliards d’euros en Europe – soit la grande majorité des investissements en matière de télécoms -, estiment que la nouvelle version, passée sous les fourches caudines du parlement européen, est trop contraignante. « Une forte pression des régulateurs, ainsi que des règlementations dépassées ont déjà nuit par le passé au secteur européen des télécoms », écrivent-ils. Ils demandent en fait que la proposition actuelle, qui sera débattue à partir de ce mardi par le Conseil des ministres en charge des télécommunications, abandonne deux amendements votés par les parlementaires européens. Le premier de ces amendements considérés comme stratégiques par les signataires, concerne la durée des licences. Fixée à 25 ans dans le texte initial, elle a été ramenée à 10 ans par le parlement. Une décision qui selon les opérateurs « crée de l’incertitude, ajoute des couches de régulation et de complexité et font baisser les investissements ».

Ils demandent ensuite que « l’innovation et le choix du consommateur soient privilégiés en encourageant les telcos à se faire concurrence dans les mêmes termes que les acteurs d’internet et à s’assurer que les consommateurs européens puissent toujours bénéficier des mêmes offres populaires, y compris de services groupés ». En réalité, ils souhaitent que l’on en revienne à la première version du texte qui prévoyait que les opérateurs investissant à plusieurs dans un réseau de fibre optique ne soient pas obligés d’ouvrir leurs infrastructures à des tiers, ni soumis à une régulation de leurs tarifs.