Microsoft vient d’annoncer la sortie d’une nouvelle déclinaison d’Office 365 pour les PME : le plan E5. L’éditeur présente cette dernière comme l’héritière de sa déclinaison Office 365 E4, sa suite la plus complète jusque-là, qu’elle remplacera définitivement à partir de juin 2016. La première caractéristique qui distingue cette nouvelle déclinaison, c’est son positionnement prix : 29,5 euros par utilisateur et par mois (354 € par an), soit un surcoût de 36% par rapport à Office 365 E4.

Certes, E5 bénéficie de fonctions évoluées additionnelles, notamment de la possibilité de diffuser (ou de rejoindre) des réunions Skype sur le réseau commuté (PSTN) comprenant des milliers de participants simultanés, d’outils de protection contre les menaces avancées, de fonctions de cryptage de données et d’outils d’analyse (notament Delve Organizational Analytics. En revanche, la possibilité de téléphoner en Cloud PBX, c’est-à-dire de recourir à un PBX virtuel avec Microsoft comme opérateur téléphonique, ne sera pas disponible en Europe. Du moins pas tout de suite. Elle est toutefois annoncée pour le premier semestre 2016 (vraisemblablement mars). Ce qui explique peut-être son moindre coût par rapport à la version US, positionnée 35 dollars par mois et par utilisateur.

À partir de juin 2016, les clients E4 devant renouveler leur souscription, n’auront donc pas le choix : soit ils devront migrer vers le Plan E5 avec la hausse de coût que cela implique, soit ils devront revenir au Plan E3, dépourvu de fonctions de téléphonie. Quelle va être la réaction des clients ? Nous avons demandé aux revendeurs ce qu’ils en pensaient et la réponse est qu’Office 365 E4 n’a jamais vraiment percé en France, comme nous l’ont confirmé plusieurs d’entre eux. La question de migrer ou pas ne se pose donc pas.

« Il n’y a pas d’attente particulière des PME – notamment celles appartenant à la tranche de 10 à 100 salariés – pour les nouvelles fonctions qu’apporte le plan E5, explique le directeur marketing d’un partenaire Microsoft implanté dans l’Ouest de la France. Les PME ont déjà du mal à utiliser les fonctionnalités telles que Skype ou Sharepoint… » Et d’en conclure qu’il « reste un gros travail d’évangélisation à faire sur cette offre. »

Toutefois, pour le patron d’un partenaire francilien, le fait que Microsoft devienne prestataire de voix sur IP est une révolution en soi. La question est de savoir si Microsoft compte fournir de l’illimité fixe et mobile avec sa suite Office 365 et à quel prix.

À supposer que Microsoft ajoute un jour de l’illimité, ce n’est pas une offre clé en main, prévient Nicolas Leroy-Fleuriot, PDG de Cheops Technology. « Cette offre PME adresse en fait surtout le marché du SOHO (small office home office). Elle permet à Microsoft d’offrir aux toutes petites entreprises une offre clé en main. Mais la téléphonie est un outil critique pour toute entreprise d’une certaine taille : une PME/PMI qui se développe trouvera vite des limites dans cette offre et devra la compléter par d’autres outils et services (appliance, terminaux, aide  la migration, soutien MCO…), voire remplacer certains modules« , estime-t-il. Pour sa part, il préconise un système hybride utilisant à plein les avantages d’Office 365, mais en les couplant avec une solution de téléphonie robuste et fonctionnelle, en y associant une composante QoS, « primordiale pour assurer un service digne de ce nom« .