En intègrant ses services de messagerie, de collaboration et de communication hébergés avec les versions en ligne de Word, Excel et Powerpoint, Microsoft offre de nouvelles opportunité de business à ses partenaires.


Plusieurs fois repoussée, la bêta publique d’Office 365 est officiellement disponible depuis aujourd’hui. Cette nouvelle offre Saas marque une étape importante dans la stratégie cloud de Microsoft. Elle réunit pour la première fois dans un même package les versions 2010 de ses services de messagerie (Exchange Online), collaboratifs (Sharepoint Online) et de communication (Lync Online) avec ses Office Web Apps, déclinaison online de ses logiciels vedette Word, Excel, Powerpoint et OneNote.

Office 365 se caractérise par l’intégration de l’ensemble de ces outils entre eux, par ses tarifs attractifs (à partir de 5,25 € par utilisateur et par mois pour le pack TPE) et surtout par la quasi-absence de différence par rapport à la version offline d’Office en termes de fonctionnalités et de rendu. Et ce quel que soit le terminal utilisé (grâce au format OpenXML). A noter que Microsoft s’engage financièrement sur un niveau de disponibilité de 99,9%.

La version offline d’Office 2010 sera toutefois conseillée en complément d’Office 365 pour accéder à la totalité de la couverture fonctionnelle et à un meilleur confort d’utilisation. Elle sera proposée sous en option dans sa version la plus complète (Office Professionnel plus) sous forme d’abonnement annuel ou mensuel (22,75 € par mois et par utilisateur pour le package complet Office 365 + Office Professionnel Plus) à la sortie de la version définitive d’Office 365 (vraisemblablement en juin).

Pour les partenaires, Office 365 représente selon Microsoft un important potentiel de business, notamment du côté des petites et moyennes entreprises. Microsoft rappelle opportunément qu’une entreprise sur deux en France ne possède pas de messagerie d’entreprise. Et si les deux tiers de leurs employés ont un mobile, seuls 40% de ces utilisateurs ont effectivement accès à leurs mails de l’extérieur.

Microsoft espère donc imposer Office 365 comme le moyen le plus évident pour une entreprise de faciliter à ses salariés l’accès à leurs e-mails, leurs documents, au partage de doccuments, leurs contacts, leur agenda quel que soit l’endroit où ils se trouvent et le terminal qu’ils utilisent. En ligne de mire, l’éditeur a bien-sûr Google et ses fameuses Apps, proposées à 40 € par an et par utilisateur, soit environ 30% moins cher que la version TPE d’Office 365 (au delà de 25 utilisateurs, il faudra compter 14,25 € par mois et par utilisateur mais avec un support 24/7 en français)

Les partenaires que nous avons interrogés sont apparemment conquis par cette nouvelle offre. Parmi les atouts qu’ils lui reconnaissent, ils relèvent la parfaite synchronisation des versions online et offline, notamment au niveau des annuaires. Il suffit ainsi de provisionner un nouvel utilisateur dans Active Directory ou dans l’outil d’administration d’Office 365 pour qu’il puisse se connecter en SSO et accéder indiféremment les services cloud et aux ressources internes de l’entreprise mis à sa disposition.

Ils estiment désormais l’offre de Microsoft supérieure à celle de Google, qui pêche à leurs yeux par son manque d’intégration avec l’environnement Microsoft, sa gourmandise en ressources locales et réseau et ses lacunes en matière d’administration centralisée. Mais le principal grief adressé à Google, c’est finalement son modèle économique qui, à les entendre, laisse peu de place aux services à valeur ajoutée des tiers.

Pour les partenaires, le lancement d’Office 365 représente aussi l’opportunité de s’occuper un peu moins des serveurs de leurs clients (désormais gérés par Microsoft) et de se rapprocher un peu plus des utilisateurs en les accompagnant dans la prise en main de ces nouveaux outils. « De ce point de vue, Notre métier est en train de changer sensiblement », se réjouit Dominique Ringard, consultant en systèmes d’informations et télécoms chez ValorConseil, une société de conseil en cloud positionnée sur le marché des TPE/PME.