Nvidia est dans le collimateur des autorités de la concurrence françaises et européennes. Soupçonné de pratiques anticoncurrentielles, le géant américain a vu ses bureaux français perquisitionnés la semaine dernière. Dans le communiqué publié, l’Autorité de la concurrence ne désigne pas l’entreprise visée. Plusieurs médias dont Challenges et le Wall Street Journal ont rapidement confirmé, sur la base de sources proches du dossier, qu’il s’agissait de Nvidia.

La perquisition s’inscrit dans une enquête plus large sur le marché du cloud. Dans un avis en juin dernier, l’Autorité de la concurrence s’était penchée sur la position dominante des géants américains du cloud , voulant examiner si elle affectait la concurrence. Elle soulignait également que des évolutions comme les grands modèles de langage (LMM) et le cloud gaming pouvaient avoir un impact sur le fonctionnement concurrentiel.

Or Nvidia, déjà dominant sur les GPU pour PC, est aussi en position de force pour ceux destinés aux centres de données des hyperscalers. Ses puces, très recherchées pour les charges de travail IA, assurent à l’entreprise une croissance et une valorisation record et une situation de quasi-monopole sur les GPU, avec une part de marché de plus de 80%.

La Commission européenne suit également de près l’évolution du marché des puces utilisées pour l’intelligence artificielle. Selon Bloomberg, elle recueille de manière informelle des avis sur les pratiques potentiellement abusives dans le secteur des GPU pour déterminer si des actions antitrust sont nécessaires.

Comme le souligne le gendarme français de la concurrence, la perquisition ne préjuge pas de fautes commises par l’entreprise, que seule une enquête sur le fond pourra établir. Mais il est clair que ses pratiques font maintenant l’objet d’un examen minutieux.