Sous la pression d’Elliott Management, Mitel aurait engagé des discussions en vue de racheter Polycom indique Reuters qui s’appuie sur des sources qualifiées de proche du dossier. Selon celles-ci, les discussions restent ouvertes et la structure de la future entité n’est pas encore définie.
Elliott a investi environ 100 millions de dollars dans chacune des deux sociétés, ce qui lui octroie une participation de 6,6% dans Polycom et de 9,6% dans Mitel. Il a fait parvenir en octobre un communiqué à la SEC expliquant que le marché était mûr pour une consolidation et qu’il invitait Mitel et Polycom à réunir leurs compétences en matière de télécommunications et de vidéoconférence. Le hedge fund expliquait dans le document que la forte concurrence exercée par des fournisseurs de premier plan comme Avaya, Huawei et, surtout, Cisco nécessite un rapprochement entre les deux entreprises. « Cisco est un formidable concurrent avec un solide portefeuille de solutions de collaboration et la possibilité de réaliser d’importantes ventes groupées grâce à ses relations stratégiques avec les clients. Ces relations offrent à Cisco des opportunités de s’imposer avec succès en tant que fournisseur unique auprès des clients et de se substituer aux autres fournisseurs. »
Avec une valorisation d’environ 1,1 milliard de dollars, Mitel pèse moins lourd que son concurrent américain valorisé quant à lui aux alentours de 1,43 milliard de dollars, ce qui rend l’opération par échange d’actions particulièrement compliquée. Elliott Management tient toutefois à ce que soit Mitel , basé au Canada, qui avale Polycom et non le contraire afin d’économiser de l’impôt.
Le titre de Mitel a fondu de plus de 30% au cours des douze derniers mois tandis que l’action Polycom perdait environ 17%.
La firme d’Ottawa a dépensé en avril dernier 560 millions de dollars pour acquérir l’Américain Mavenir Systems, après avoir mis la main en 2013 sur son compatriote Aastra payé 400 millions de dollars. En 2014 elle avait essayé vainement de racheter ShoreTel.