L’offre de Siris Capital est plus intéressante. Polycom, qui avait signé en avril dernier un accord définitif concernant sa cession a Mitel, vient de rompre ses fiançailles avec le Canadien. Le deal avec Mitel, voulu par Elliott Management, actionnaire des deux entreprises, prévoyait le payement de 3,12 dollars en numéraire et 1,31 action Mitel par titre, soit à la date de la signature environ 1,96 milliard de dollars. Or, depuis cette date, l’action Mitel n’a cessé de baisser, rendant l’opération moins lucrative. C’est pourquoi Siris Capital n’a pas eu beaucoup de difficultés à convaincre le spécialiste américain de la téléprésence d’accepter son offre de 12,50 dollar par titre en numéraire, soit un débours pour le fonds d’environ 2 milliards de dollars, dette comprise. A Ottawa on a fait savoir qu’il n’était pas question de surenchérir. Contre l’abandon de ses droits, Mitel recevra une compensation de 60 millions de dollars. Paradoxalement, vendredi soir l’annonce du choix de Polycom a fait bondir de 19,77% le titre du Canadien, ce dernier regagnant ainsi le terrain perdu depuis avril. L’action de Polycom a de son côté grimpé de 12,9%.

«L’industrie passe à un environnement de communications unifiées hybride sur site et dans le Cloud, Nous pensons qu’en tant que société privée indépendante, Polycom serait la mieux positionnée pour poursuivre son histoire en tant que fournisseur des meilleurs solutions de communication aux plus de 400 000 entreprises et institutions, partenaires et à l’ensemble de l’écosystème des communications unifiées», commente dans un communiqué Dan Moloney, associé exécutif de Siris.

Siris est un investisseur particulièrement sélectif. Il possède actuellement des participations dans PGi (logiciels de collaboration), Digital River (plateforme d’e-commerce), Pulse Secure (solutions de sécurité pour les équipements mobiles), Stratus Technologies (systèmes à tolérance de pannes) et Transaction Network Services (communications de données et solutions d’interopérabilité). Rien de plus.