Outre-Atlantique on s’interroge beaucoup sur ce que deviendra le fabricant de Santa Clara. La moins improbable des hypothèses serait d’ailleurs une reprise des pourparlers entre les deux constructeurs.

 

La vente avortée de Sun à IBM continue de remuer l’Amérique. Certains commentateurs comparent d’ailleurs cette affaire à la cession ratée de Yahoo à Microsoft et comparent même Jerry Schwarz à Jerry Yang. A la différence près que, contrairement à Jerry Yang qui ne voulait pas d’un mariage avec l’éditeur de Redmond, le PDG de Sun serait plutôt favorable à une union avec Big Blue.

 

Selon le Wall Street Journal, ce serait l’ancien patron et co-fondateur de l’entreprise Scott McNealy qui y serait opposé. Il s’agit de ne pas vendre son âme au diable. Jerry Schwarz est aujourd’hui contraint de prendre une décision rapide, les milieux d’affaires n’aimant pas ce genre de psychodrame. L’action à la bourse de New York a ainsi perdu 23% de sa valeur lundi.

 

Quatre hypothèses

 

Le New York Times voit pour le constructeur comme porte de sortie de la crise une vente à Cisco ou à HP. De son côté le site ChannelWeb, citant un analyste californien, retient 4 hypothèses. La première est une reprise des négociations entre IBM et Sun, chacun des protagonistes ayant finalement intérêt à trouver un compromis. La seconde est une cession à HP ou à Oracle ou aux deux réunis, ou encore à Cisco, qui marque beaucoup d’intérêt pour les serveurs ces derniers temps.

 

Notons que HP et Oracle ont affirmé n’avoir aucun intérêt pour le fabricant de Santa Clara, ce dont certains doutent. La troisième est une vente par appartements. Il faut pour cela que l’entreprise se scinde en entités différentes, ce qui n’est pas le cas actuellement. La quatrième et dernière hypothèse est que le constructeur poursuive seul son bonhomme de chemin. Un chemin ardu en perspective.

La grande question qui agite tout le monde, particulièrement les clients, est de savoir ce que deviendront les produits Sun, notamment SPARC et Solaris. Pour notre analyste californien qui relaye l’avis de grands décideurs de Fortune 200, la vente à IBM aurait pour avantage principal de ne pas mettre en péril les solutions Sun. Du moins pas pour le moment. L’un d’eux estime même que tout changement pourrait prendre des années.

Les salariés et les informaticiens en général paraissent plus sceptiques. Quelle que soit la voie choisie, elle passera par des licenciements estiment nombre d’entre eux. Une véritable rengaine là-bas. Et de ce côté-ci de l’Atlantique.