Alors que le rachat d’EMC se profile à l’horizon, la privatisation du constructeur texan revient sur le devant de la scène et devrait causer quelques soucis à Michael Dell et à son actionnaire principal Silver Lake. Lors de l’opération, il y a près de trois ans, certains actionnaires s’estimant lésés ont porté plainte devant la cour du Delaware (l’Etat où est enregistré le constructeur), demandant à la justice d’évaluer leur préjudice. Le juge Travis Laster, spécialisé dans les fusions-acquisitions, vient de rendre son verdict nous apprend la presse américaine. Les actions auraient dû, selon lui, s’échanger à 17,62 dollars et non à 13,75 dollars comme ce fut le cas, soit une différence de 21%. « Il est important de souligner que, contrairement à d’autres situations auxquelles la cour a été confrontée, il n’est pas sûr que Monsieur Dell ou son équipe de management ont cherché à établir cette différence d’évaluation afin d’en tirer avantage », indique-t-il toutefois dans son avis de 115 pages. « Au contraire, ils ont tenté de convaincre le marché que l’entreprise valait plus. Ce n’est que lorsque l’écart persistait malgré leurs efforts, et après que (le fonds) Southeastern et Silver Lake eurent suggéré à Monsieur Dell la possibilité d’un MBO, qu’ils ont finalement décidé de saisir l’occasion que leur offrait le prix du marché. » Michael Dell est donc absous.
Se pose aujourd’hui la question du dédommagement. Comme le précise le New York Times, étant donné les subtilités du droit des sociétés dans l’Etat du Delaware, seuls les actionnaires ayant voté contre la privatisation seront indemnisés. C’est le cas du fonds activiste Magnetar Capital qui touchera la différence plus les intérêts. En revanche, le gestionnaire d’actifs T Rowe Price, qui s’était opposé publiquement au rachat dans lequel il affirmait perdre 100 millions de dollars, ne touchera rien. Lors du vote, il s’était par erreur prononcé en faveur de l’opération.