En préinstallant les correctifs au sein même du noyau d’Enterprise Linux, Red Hat a voulu compliquer la tâche d’Oracle et l’empêcher de fournir une version optimisée de son propre OS.

On sait désormais pourquoi Red Hat a décidé de modifier la distribution des mises à jour du noyau de son Enterprise Linux : mettre des bâtons dans les roues d’Oracle et de Novell. C’est ce que révèlent nos confrères de The Register qui citent les propos de Brian Stevens, le directeur technique de Red Hat.

“Ces changements sont là entraver les capacités d’Oracle et de Novell à offrir des offres de support à des clients qui fonctionnent déjà sur Red Hat Enterprise Linux (RHEL)”, affirme-t-il ainsi à nos confrères.

La querelle entre les deux groupes remonte à septembre 2010. Date à laquelle Oracle avait ouvertement haussé le ton lors d’OpenWord. Le Pdg s’était empressé de critiquer le rythme jugé alors trop lent de publication des correctifs du noyau de Red Hat, freinant ainsi le développement de son propre OS, Oracle Linux – qui repose sur un noyau Red Hat et sur laquelle Oracle commercialise une offre du support. Oracle avait donc décidé de s’écarter de ce cycle de distribution et d’intégrer lui même une sélection de correctifs Red Hat soit-disants optimisés pour les systèmes Oracle. Une offre qu’il avait alors baptisé Unbreakable Enterprise Linux.

Ce qui avait eu pour conséquence d’irriter Red Hat, qui décidait, fâché, d’enrayer cette belle machine Oracle. En novembre dernier, lors de la sortie de Red Hat Enterprise Linux 6, l’éditeur Linux n°1 se décida alors à changer son mode de distribution du noyau en pré-installant tous les correctifs et mises à jour dans le noyau. Auparavant, le groupe diffusait son noyau comme structure de base, puis alimentait ce noyau de patches, diffusés séparément. Une façon pour Red Hat de cacher des informations sur l’intégration des correctifs et, par conséquent, de compliquer quelque peu la tâche d’Oracle dans son choix des patches.

“Nous essayons de bloquer les concurrents qui débarquent chez nos clients RHEL, ayant souscrit à des offres Red Hat et leur demandent : payez-nous plutôt que Red Hat et ce, sans avoir à modifier vos systèmes”, explique Brian Stevens, un brin agacé par l’attitude d’Oracle. La firme de Larry Ellison a souvent mis en avant les coûts élevés du support Red Hat pour justifier sa propre offre.


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