Selon une étude de la Linux Foundation, Linux poursuit sa croissance sur les serveurs d’entreprises et s’inscrit désormais dans la durée dans les stratégies des organisations.

 

Linux bombe un peu plus le torse dans les entreprises. C’est l’une des conclusions que l’on peut retenir de la dernière étude de la Linux Foundation, un organisme qui milite notamment pour la promotion de Linux dans les organisations. Selon les chiffres de la fondation, l’OS Open Source aurait de nouveau marqué des points en s’inscrivant d’abord sur la durée, et en s’immisçant un peu plus dans les systèmes critiques, deux données clé qui ressortent de l’étude.

Ainsi sur les 387 entreprises répondantes (voir encadré), 79,4% prévoient d’augmenter leur utilisation de Linux dans les cinq prochaines années, contre un petit 12% qui comptent ne rien changer à leur parc Linux existant. Sur les 12 prochains mois, les chiffres sont plus éloquents. 76,4% comptent muscler leur parc de serveurs Linux, alors que 43,6% des entreprises envisagent de réduire ou au mieux de maintenir leur parc de serveurs Windows. Surprise, elles sont en revanche 59,4% souhaitant réduire ou maintenir leur parc Unix, contre 19,5% à vouloir l’augmenter.

Linux, moteur de nouveaux projets

Très logiquement, cette hausse de Linux doit s’inscrire dans l’arrivée de nouveaux projets, et non plus dans des simples cycles de migration depuis Windows ou Unix. Ainsi – et c’est là une bonne surprise – 66% des entreprises répondantes ont déployé du Linux pour motoriser leur nouveaux projets applicatifs ou de services. Pour 36,6%, il s’agit d’une bascule depuis Windows et pour 31,4% depuis Unix.

Alors Linux gage d’innovation pure ? Oui et non, car si Linux reste associée à la montée en puissance de technologies émergentes, comme le Cloud Computing – elle est la plate-forme de référence pour 70,3% des répondants qui ont des velléités de nuages (soit un petit 26% !) – l’OS Open Source entre de plus en plus dans les systèmes critiques des entreprises. 60,2% des répondants affirment en effet qu’elles comptent davantage utiliser Linux dans des applications critiques dans les 12 prochains moins, contre 3,9%, qui quant à elle, comptent réduire leur usage. 23,5% n’envisagent pas d’élever davantage Linux dans les couches critiques.

Illustration de ces derniers chiffres : la qualité technique de Linux prime désormais sur la réduction des coûts. Confirmant ainsi les conclusions d’une étude Accenture publiée en septembre dernier. 67,5% des répondants affirment que la supériorité des fonctionnalités de Linux sur les autres plates-formes est pour eux le facteur principal d’adoption de l’OS. Le traditionnel argument du TCO réduit apparait en seconde position avec 65,4% des réponses. Pas loin, mais second tout de même. La sécurité est un vecteur d’adoption de Linux pour 64,1% des entreprises de l’étude.

Autre donnée clé de l’étude, la vision des DSI et du management par rapport à Linux. Pour 58,4%, Linux est devenu un axe plus stratégique dans l’entreprise, contre 36,4% qui estime qu’il n’a pas bougé ces dernières années.

Si globalement la perception de Linux est considérée comme s’améliorant pour 86,5% des répondants, ils admettent également qu’il reste des lacunes. 39,4 % citent le manque de pilotes, 38,9% le manque d’intéropérabilité et 38,3% le manque de compétences. Ce qui souligne, rappelle la fondation, une pénurie en main d’oeuvre qualifiée sur Linux sur le marché du travail.

Dernières informations clé, les contributions. Un point plutôt sensible, car compliqué, lorsqu’on aborde l’Open Source en entreprise. Encore une fois, la contribution a ici plusieurs parfums. Alors que seulement 13,4 % affirment contribuer activement au code, 37,5% soulignent remonter les bogues et participer aux tests de mises à jour. 33,1% des répondants expliquent enfin ne pas être actifs, et 30,7% collaborent uniquement avec leur vendeur.

La méthodologie de l’étude

Il convient toutefois de nuancer ces chiffres. L’étude a été menée sur invitation auprès d’un panel de 387 responsables informatiques d’entreprises – des grandes entreprises avec un CA de 500 millions de dollars minimum, des agences gouvernementales – ayant déjà installé Linux, ou faisant partie du Linux Foundation End User Council, un forum mis en place par la fondation dans le but de confronter les utilisateurs face aux experts de l’organisme. La grand majorité (60%) se qualifiant comme membre du département informatique et développeurs, travaillant pour tout un pan d’industries. 46,5% sont localisées aux Etats-Unis et Canada, 28,7% en Europe et 11,6% en Asie.

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