Gartner a identifié 6 tendances qui auront un impact sur l’infrastructure et les opérations IT au cours des 18 prochains mois. Les résultats ont été présentés lors de la conférence virtuelle Gartner IT Infrastructure, Operations & Cloud Strategies, qui se déroule cette semaine à destination des Amériques et de la zone EMEA .

« La pandémie de coronavirus a contraint les responsables informatiques à adapter leurs opérations pour faire face à l’augmentation des scénarios de travail à domicile et aux changements imprévisibles des besoins informatiques », a expliqué Jeffrey Hewitt , vice-président de la recherche chez Gartner. « Le Covid-19 n’est pas la seule raison qui poussera la majorité du personnel infrastructures/opérations à travailler de chez lui. La nature de l’infrastructure évolue au point où le travail à distance de ces équipes a du sens pour prendre en charge de nouveaux scénarios, cas d’utilisation et technologies. »

Tendance n°1 : les opérations décentralisées

Selon le cabinet d’analyse, 48% des salariés travailleront à domicile, même après la pandémie, contre 30% avant cette dernière. Ce changement obligera les responsables informatiques à développer des organisations flexibles et résilientes qui permettront au personnel de travailler de n’importe où, aux clients d’accéder de partout aux services, et de gérer le déploiement des services métier sur des infrastructures distribuées. « Les opérations partout permettent aux organisations de décentraliser le personnel et d’activer les opérations là où c’est logique. Cela ouvre même la voie à des recrutements de talents plus étendus, car les organisations n’ont pas nécessairement besoin de recruter du personnel dans une zone géographique spécifique », explique Jeffrey Hewitt.

 Tendance n°2 : l’infrastructure optimale

« La formule idéale pour toutes les opérations consiste à développer une infrastructure programmable qui permet le bon travail au bon endroit au bon moment – c’est le nœud de l’infrastructure optimale », estime Jeffrey Hewitt. « À mesure que « l’infrastructure et les opérations » évoluent vers « l’intégration et les opérations », diverses solutions telles que l’infrastructure hyperconvergée ou le stockage doivent être adaptées au cas d’utilisation optimal. »

Une infrastructure optimale implique également un datacenter et une infrastructure de périphérie, qui peuvent être difficiles à mesurer et entraînent des déploiements complexes. Jeffrey Hewitt recommande aux entreprises d’adopter un point de vue économique et d’examiner à la fois l’optimisation des coûts et des outils pour justifier le déploiement d’une infrastructure.

Tendance n ° 3 : la continuité opérationnelle

De plus en plus, les charges de travail devront prendre en charge des clients et des employés dispersés géographiquement. En conséquence, les services informatiques doivent être continus, quels que soient les facteurs externes, fournissant des déploiements automatisés et une maintenance minimale. D’ici 2025, 60% des entreprises utiliseront des outils d’automatisation pour déployer de nouvelles ressources de calcul, réduire le temps de déploiement et offrir une plus grande agilité estime le cabinet. « Le principal inconvénient est ici la courbe d’apprentissage qui accompagne l’utilisation d’outils ou de processus nouveaux et parfois complexes », prévient Jeffrey Hewitt.

Tendance n ° 4 : la modernisation du cœur d’infrastructure

Afin de garantir que l’infrastructure de l’entreprise évolue en même temps, la maintenance des opérations de base doit être considérée comme un processus continu et non comme un projet ponctuel. Les entreprises devront coordonner les infrastructures sur site et hors site afin de minimiser les traces du passé. « L’avantage de la modernisation de l’infrastructure est qu’elle réduit la dette technique et ouvre la voie à une infrastructure agile pour répondre à la liste croissante des besoins commerciaux numériques », affirme Jeffrey Hewitt. « Les entreprises doivent mettre en œuvre un plan de modernisation avec un calendrier réaliste, qui tient compte de l’évolution des besoins en compétences. »

Tendance n ° 5 : le cloud distribué

Une autre tendance majeure consiste à distribuer les ressources cloud afin que le cloud devienne décentralisé et que le fardeau du support soit transféré aux fournisseurs de services cloud. Cette approche permettra une localisation flexible et entraînera une réduction de la latence. « Le marché du cloud distribué étant actuellement immature, les coûts peuvent être élevés et les modèles de déploiement complexes. Les organisations devraient toujours avoir cela en vue », estime Jeffrey Hewitt.

Tendance n ° 6 : les compétences critiques

« Les exigences en matière de compétences infrastructures/opérations continueront d’évoluer à mesure que les organisations s’adapteront aux nouveaux environnements commerciaux », croit savoir Jeffrey Hewitt. « Plus précisément, il y a un changement d’orientation des rôles infrastructure vers des compétences collectives et essentielles. Cela remet en question la pensée traditionnelle « territoriale » d’appartenance à une équipe d’infrastructure spécifique et encourage plutôt la collaboration. » Selon l’analyste, d’ici 2022, les responsables des infrastructures/opérations devront recruter de nouvelles compétences « hautement prioritaires ». Il leur recommande de prendre en compte les changements de culture fondamentaux que cette tendance entraînera et de planifier en conséquence.