Les nouveaux tarifs douaniers voulus par l’administration Trump font craindre une flambée du prix des PC aux Etats-Unis. Le président élu, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, a promis d’imposer des droits de douane de 10% sur les importations aux États-Unis et de 60% sur les produits chinois. La Consumer Technology Association (CTA) estime le coût pour les consommateurs entre 90 et 143 Md$ sur les produits technologiques grand public. Elle estime que les consommateurs seront poussés à réduire de 54 à 66 % leurs achats d’ordinateurs portables, tablettes et smartphones.
Les analystes commencent eux aussi à intégrer cette variable. « Une étude de la CTA suggère que les prix des appareils pourraient augmenter jusqu’à 46 % en raison des tarifs proposés, ce qui ajouterait un risque de baisse important aux prévisions », note ainsi Greg Davis, analyste chez Canalys. A ce stade, le cabinet d’études estime que les livraisons de PC aux Etats-Unis augmenteront de 6% en 2024, suivies d’une modeste croissance de 2 % en 2025 et 2026.
« Les signaux provenant de la chaîne d’approvisionnement suggèrent qu’il y aura une certaine constitution de stocks au début de 2025 pour anticiper la hausse prévue des prix, ce qui entraînera un rééquilibrage de la saisonnalité des expéditions l’année prochaine », ajoute l’analyste de Canalys.
IDC constate également que la menace de nouveaux tarifs douaniers suscite des inquiétudes et pousse les constructeurs à anticiper. « Les recherches menées du côté de l’offre ont montré une certaine dynamique en décembre, en grande partie de la part des marques dont la capacité de production est limitée en dehors de la Chine », note le cabinet d’études, considérant toutefois que le mouvement est encore « relativement minime ».
Selon ses dernières données, IDC estime à 270 millions le nombre de PC de livrés dans le monde en 2024, en hausse de 1% par rapport à 2023. « À l’horizon 2025, l’industrie du PC connaît plusieurs vents favorables et contraires, ce qui rend les perspectives difficiles et la planification de la demande difficile », reconnait le cabinet d’études.