Sans douter pour autant des capacités de Tim Cook, les investisseurs sont inquiets pour l’avenir. Ils souhaitent également que la société récompense leur fidélité en leur versant des dividendes conséquents.

 

La mort de Steve Jobs pourrait bel et bien marquer un changement dans la stratégie d’Apple. Pour s’en convaincre il suffit de lire les propos de certains gros actionnaires – généralement des fonds de placement – relevés par Reuters.

La majorité de ces investisseurs souhaite à présent que la société leur verse des dividendes en reconnaissance de leur loyauté.

« Je penche pour un dividende significatif », explique ainsi Peter Deininger, gestionnaire de portefeuille chez Columbia Large Cap Growth Fund, un des plus importants actionnaires de la firme à la pomme.

Apple fait en effet partie des rares entreprises à avoir réinvesti la majorité de ses bénéfices dans le développement de produits, les (rares) acquisitions, et à avoir accumulé des réserves importantes de liquidités, sans trop se préoccuper de ses investisseurs. Lorsque Steve Jobs est revenu aux commandes en 1997, la société valait 5 milliards de dollars. Lorsque ce dernier a cédé les commandes à Tim Cook au mois d’août, elle valait 349 milliards de dollars. « Nous n’avons jamais vu une entreprise grossir de cette manière. C’est pourquoi il est temps de décélérer », a fait savoir Richard Sheiner, de Geneva Advisors.

Certains actionnaires s’inquiètent également de l’avenir de la société, désormais orpheline de son « gourou ». « Ce qui m’inquiète, c’est que Steve Jobs était le centre de gravité de l’entreprise, et que peu à peu les gens disent ‘Je travaillais parce que c’était pour Steve’ et s’en vont faire autre chose », explique l’un d’entre eux, avant d’ajouter, « C’est quelque chose à surveiller pendant un an ou deux ».

On le voit, les faits et gestes de Tim Cook seront scrutés à la loupe.