Les sénateurs veulent interdire l’importation sur le Vieux Continent des équipements réseaux de Huawei et de ZTE, nous apprend le Figaro. Cette proposition figure avec neuf autres dans un rapport
sur la cyberdéfense rédigé par Jean-Marie Bockel et adopté à l’unanimité par ses collègues de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées du Sénat.
On y lit qu’il faut « interdire en Europe le déploiement et l’utilisation de “routeurs” ou d’autres équipements de cœurs de réseau qui présentent un risque pour la sécurité nationale, en particulier ceux de certains équipements d’origine chinoise ».
Les élus de la haute assemblée estiment que ces équipements pourraient détourner vers la Chine les conversations transitant par les opérateurs télécoms.
Le rapporteur rappelle que la plupart des cyberattaques sont d’origine chinoises et que la Chine est suspectée d’avoir espionné le ministère des finances l’an dernier, peu avant que la France prenne la présidence du G8 et du G20.
Notons que les Etats-Unis et l’Australie ont déjà pris ou envisagent de prendre des mesures similaires à l’encontre d’Huawei, dont le fondateur et actuel CEO, Ren Zhengfei, est un ancien officier de l’armée chinoise. En 2008, l’équipementier avait d’ailleurs été obligé de retirer son offre de rachat de 3Com. En 2010, il avait perdu un appel d’offre émanant de l’opérateur américain Sprint Nextel pour les mêmes raisons. Plus récemment, Symantec avait racheté les parts du fabricant asiatique dans leur joint-venture Huawei Symantec avant de dissoudre la société par crainte d’être exclu du programme « Joint Cybersecurity Services Pilot », qui consiste à partager des informations sensibles concernant les cybermenaces entre les autorités et des sociétés privées.
En Australie, l’équipementier a été banni du programme NBN (national broadband network) suite à des cyberattaques provenant de Chine.
Chez Huawei on nie être impliqué dans des opérations de cyber-espionnage.