Le Conseil national de sécurité américain fait actuellement pression sur le département du Trésor pour sanctionner le géant moscovite de la cybersécurité, Kaspersky, à la suite de l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe. Depuis le 25 mars dernier, la Commission fédérale des communications des États-Unis (FCC) a mis Kaspersky sur sa liste noire de fournisseurs posant un risque pour la sécurité nationale. Ces institutions estiment que la relation entre Kaspersky et l’État russe est similaire à celles des entreprises IT aux États-Unis, qui coopèrent avec les agences de renseignement américaines. Néanmoins, les fonctionnaires du Trésor, bien qu’ayant préparé un ensemble de sanctions possibles, s’abstiennent pour le moment de les appliquer.

Pour rappel, les logiciels de Kapersky sont déjà interdits sur les réseaux civils et militaires fédéraux américains depuis la fin 2017. Par ailleurs, à la suite du piratage de SolarWinds, le département du Trésor américain a déjà sanctionné six fournisseurs de technologie russes, dont Positive Technologies, en avril dernier.

Eugène Kaspersky, le fondateur de la société de cybersécurité et ancien membre du KGB, dément fermement avoir des liens actuels avec les services de renseignement russes et déclare que si le gouvernement de Joe Biden applique ces restrictions, elles seraient basées « sur des spéculations plutôt que sur des faits ».

Le regain d’attention dont fait l’objet Kaspersky a des répercussions sur le canal mondial : l’un de ses principaux distributeurs en Australie et en Nouvelle-Zélande, Dicker Data, a annulé son contrat. Leader devient ainsi le seul distributeur australien de Kaspersky.

« Les clients qui doivent renouveler leur contrat cherchent évidemment ailleurs. Ils ont peur », lit-on dans un article de CRN interviewant le PDG américain d’un fournisseur de solutions partenaire de Kaspersky, qui souhaite rester anonyme. « Nous avons travaillé avec Kaspersky pendant des années. Ce sont des gens formidables et ils sont dans une mauvaise passe sans que ce soit de leur faute », ajoute-t-il. « Au cours de l’année dernière, nos ventes de solutions Kaspersky ont augmenté… jusqu’à il y a un mois et demi. »

Pour sa part, Kaspersky déclare qu’il continuera à assurer ses partenaires et clients de la qualité et l’intégrité de ses produits et se dit prêt à coopérer avec les agences gouvernementales américaines pour répondre à leurs préoccupations.