Le scandale concernant le maquillage des comptes d’Autonomy tombe à propos pour occulter le fait majeur : les ventes d’HP reculent inexorablement. Les analystes doutent de l’avenir du constructeur.

 

Si l’on en croit le Wall Street Journal, les révélations de HP sur les irrégularités ayant accompagné l’achat d’ Autonomy permettraient de détourner judicieusement l’attention sur les ventes catastrophiques du constructeur au cours du troisième trimestre.

Le journal économique note en effet que les livraisons, tous secteurs confondus, ont chuté pour la cinquième fois consécutive. Les ventes de la division PC reculent de 14% à 8,7 milliards de dollars tandis que celles des imprimantes se tassent de 5,1% à 6,1 milliards de dollars. De son côté le chiffre d’affaires des serveurs décline de 9% à 5,1 milliards de dollars. Les services n’échappent pas à la tendance puisqu’ils chutent de 6% à 8,7 milliards de dollars. Seuls les logiciels tirent leur épingle du jeu et progressent de 14%, mais ne pèsent finalement que 1,2 milliard de dollars.

Ceci expliquant cela, le CA provenant du marché professionnel dégringole de 13% tandis que celui généré par la clientèle grand public plonge de 16%.

En faisant abstraction de l’impact des 8,8 milliards de dollars imputés au rachat de l’éditeur britannique, le chiffre d’affaires a ainsi fondu de 7% et le revenu net a reculé de 3%.

Et pour le trimestre en cours, le premier constructeur informatique mondial annonce des chiffres bien en dessous des attentes de Wall Street.

Au lendemain de la divulgation des résultats, certains analystes ont publié des notes annonçant qu’ils rétrogradaient l’action. Des notes accompagnées de titres aussi peu élogieux que « Jetez l’éponge » ou, faisant référence à l’étendue des gammes de produits du constructeur, « Plus de paires de chaussures qu’Imelda Marcos ». « Nous ne pouvons plus rien faire. En termes de chiffre d’affaires, tous les indicateurs s’orientent dans la mauvaise direction », écrit de son côté Brian Marshall, un analyste de l’ISI Group. C’est dire si la confiance règne entre Wall Street et Cupertino.

 

Les malheurs d’HP provoquent sans doute des ricanements peu charitables chez l’ennemi intime Oracle. Mark Hurd, débarqué de Palo Alto avec fracas à l’été 2010 puis accueilli à bras ouverts par Larry Ellison, a jadis raconté que lorsqu’il présidait aux destinées du fabricant il avait déjà envisagé le rachat d’Autonomy. Il avait finalement renoncé devant le prix exigé alors pour le Britannique, soit 6 milliards de dollars. Il a donc beau jeu de rappeler que son successeur, Leo Apotheker, a payé quasiment le double pour s’emparer de la société. Cela dit, il oublie un peu vite qu’il est le responsable d’une autre acquisition qui continue à peser dans les comptes d’HP : EDS.