Que restera t-il des systèmes d’exploitation lorsque les disques SSD iront presque aussi vite que la mémoire vive des ordinateurs ? Présentation de la technologie Fluid Cache for SAN de Dell.

Il y a un an déjà, Dell avait lancé Fluid Cache, une version ciblant l’optimisation des disques de ses serveurs. Ce gestionnaire de cache sous linux permet de réduire les temps de réponse des applications. Le logiciel, issu du rachat de RNA networks, permettait d’optimiser le partage des différentes caches sur disques, en particulier les disques SSD. Cette fois-ci avec la Fluid Cache for SAN (Storage area network), le programme comme son nom l’indique s’adresse aux réseaux de stockage en créant un « pool » de cache au-dessus des différents systèmes comme les boîtiers Compellent désormais au catalogue Dell. Ce type d’amélioration se retrouve sur la plupart des serveurs sous Unix et en particulier sous Solaris, cette optimisation ayant fini dans le giron d’Oracle pour optimiser son SGBD. Chez EMC, la technologie flash cache sur serveur s’appelle EMC VFCache et était issue du rachat de Xtreme.

Elle associe des cartes flash PCIe à un logiciel qui administre le bus PCIe du serveur. Chez HP, le principe de gestion de cache d’optimisation le plus connu est celui de 3PAR, la firme de stockage rachetée à prix d’or et arrachée des griffes de ses concurrents. Depuis, Dell qui s’est consolé avec le rachat de deux fournisseurs de stockage, Compellent et Equalogic, n’a eu de cesse de montrer qu’elle disposait d’outils de gestion des caches très comparables. L’annonce du « fluid cache » du Dell Entreprise forum qui se déroule en ce moment à Frankfort suit d’ailleurs cette optique.

Open mais ouvert uniquement sur Dell


Comme prévu, le système Dell qui fonctionne sur Linux et s’adresse aux hébergeurs et aux grands datacenters prend en compte les différents espaces mémoire disponibles sur tous les boîtiers du réseau pour doper les performances des applicatifs. Cette optique, plus large, a nécessité de revoir les interfaces internes des serveurs Dell et la gestion mémoire des Compellent qui sont encore les seuls systèmes de stockage pour l’instant à exploiter ces fonctions. John Everett, le directeur Europe de la division stockage, précisait que certaines fonctions, comme le Write-Back cache, nécessitaient une parfaite connaissance des boîtiers, l’offre EqualLogic, l’autre branche stockage étant le prochain système à disposer de ce gestionnaire.

Forrest Norrod, le Vice président, expliquait lors du lancement à Frankfort que : « Fluid Cache for San change les repères. On utilise toutes les caches disponibles dans un seul ensemble ; c’est un write back cache. L’écriture sur le serveur de stockage est effectuée en différé, hors du contrôle du processus demandant l’écriture initiale. On n’a pas à revenir sur le Storage Array (en l’occurrence la version 6. 6 des systèmes Compellent pour valider l’opération ». C’est aussi une plate forme d ‘administration unique pour toutes les données.

Une amélioration qui tient à l’optimisation des interfaces des SSD


Concrètement Dell gère ces données sur ses serveurs PowerEdge 12G (720 et 920 photo contre) à bord de disques SSD d’origine Micron flash au format PCIe, ceux ci étant insérés sur le bus du serveur. (trois minimum d’une capacité allant de 400 Go à 1,6 Go).

C’est un peu l’aboutissement du développement du format NVME (Non-Volatile Memory express) prônée par Intel et Dell. Il s’agit d’une spécification de l’interface PCIe (Express) pour accéder aux SSD à une vitesse supersonique. Selon l’association nvmexpress.org, le NVMe s’impose sur la faible latence et le parallélisme, propres aux SSD PCI Express. Ce type de contrôleur permet aussi de tirer profit des performances des processeurs actuels et des applications logicielles en mémoire vive, comme Hana de SAP.

Fluid Cache for SAN, peut selon Dell traiter jusqu’à 5 millions d’entrées/sorties par seconde, en lecture aléatoire (IOPS) avec des blocs de 4 Ko, pour des coûts par utilisateur jusqu’à 71 % inférieurs aux système précédents. Ces chiffres apparaissent exceptionnels mais ils additionnent les débit des disques PCIe, selon les réponses de Kishore Gagrani , le responsable mondial des logiciels de stockage. A titre de repère, le dernier SSD de  Samsung par exemple n’offrait que 750 000 Iops avec des blocs de 4 Ko, cela représente déjà 3 Gbits en débit. Dans le cas de Dell, cela voudrait dire 20 Gbits, mais pour des transferts internes à l’ordinateur, c’est largement possible. Dell donne un prix assez lourd à titre d’exemple , pour une configuration type, environ 29 000 $ pour Fluid Cache avec 1 900 utilisateurs (12 000 $ de licence logiciel environ pour un cluster de trois noeuds).

Une configuration de course pour obtenir de très bons chiffres


Les conditions d’exploitation du benchmark étaient les suivantes : 8 serveurs Dell PowerEdge R720, chacun équipé de 2 disques SSD PCIe Flash Dell Express de 350 Go, d’1 carte RoCE Mellanox ConnectX-3 40 GE et du logiciel Fluid Cache, interconnectés à des solutions Dell Networking et un Dell Compellent Storage.

En outre, Dell annonce des performances avec son programme Storage Center 6.5, qui concilie en un SAN des performances Flash exceptionnelles et une extrême densité de stockage sur des supports économiques.

Enfin Dell OpenManage Essentials s’affiche comme une console d’administration de systèmes et intègre désormais les outils de protection de Datacenter de Dell AppAssure. Cela permet de programmer des sauvegardes des données de serveurs, de systèmes d’exploitation, d’applications, de fichiers et de bases de données, ainsi que de détection et de surveillance des appliances de sécurité Dell SonicWALL.

 

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