Risc Group semble enfin avoir trouvé le chevalier blanc susceptible à la fois de stabiliser son capital et de lui apporter l’argent frais dont la société a besoin. Mais les petits actionnaires sont sceptiques.

 

Risc Group pourrait avoir enfin trouvé son sauveur. L’éditeur STS Group, spécialiste des solutions de confiance numérique, a en effet accepté d’injecter 10,8 M€ dans la société en échange de près de 30% de son capital. En proie à de sévères déconvenues financières, Risc Group était à la recherche d’un actionnaire de référence depuis des mois après les départs de presque tous les institutionnels présents à son capital (notamment SPGP et Fortis) .

La transaction, qui reste encore soumise à l’approbation d’une assemblée générale extraordinaire prévue fin décembre, prendrait la forme d’une augmentation de capital réservée pour un prix de 0,35 € par action (soit 0,15 € de moins que le cours moyen de ces dernières semaines). Les actionnaires bénéficieraient en guise de lot de consolation de bons de souscriptions gratuits (à raison de 5 par 24 actions) exerçable à 0,3 € (ce qui représenterait potentiellement 5 M€ supplémentaires pour Risc Group).

 

De fortes synergies qui ne sautent pas aux yeux

Les deux parties arguent bien entendu de la complémentarité de leurs activités respectives et des fortes synergies qu’elles vont pouvoir dégager. D’un côté, STS édite une suite de logiciels garantissant l’intégrité des données électroniques, de l’autre Risc propose un ensemble de services permettant d’archiver et de sécuriser ces données via un réseau de vente qui se ramifie dans toute l’Europe.

Des synergies qui ne sautent toutefois pas aux yeux de certains petits actionnaires (90% du capital est flottant), qui remarquent que STS adresse plutôt des grands comptes tandis que Risc est essentiellement tourné vers une cible de PME et même de TPE. Ils soulignent également que Risc Group n’a toujours pas réussi à mettre en œuvre les synergies promises à la suite des multiples rachats intervenus au cours des dernières années. Surtout, beaucoup d’entre eux voient d’un mauvais œil ce nouvel actionnaire entrer au capital pour un cinquième du prix qu’ils ont eux-mêmes déboursé.

 

Quatrième augmentation de capital en cinq ans

Reste la question essentielle : dans quelle mesure cette quatrième augmentation de capital en cinq ans va-t-elle permettre à la société de redresser durablement ses comptes ? Malgré plus de 80 M€ injectés depuis 2005, Risc Group a enregistré 4,1 M€ de pertes opérationnelles sur l’exercice clos le 30 juin dernier (pour un CA de 83,6 M€), faute d’avoir atteint ses objectifs d’une croissance de 20 à 30% de son chiffre d’affaires. Des mauvais résultats qui l’ont obligé à réduire de près de 20% sa masse salariale au cours des derniers mois.

Certes, STS Group est largement bénéficiaire (environ 20% de résultat net en 2008). Mais l’éditeur demeure cinq fois plus petit que Risc Group. Et il n’est pas évident qu’il s’accommode facilement de la culture Risc, qui a fondé son succès sur la méthode commerciale dite « one shot », consistant à faire signer un contrat de leasing au prospect dès la première visite. Une technique très efficace à court terme mais qui peut s’avérer contre-productive à long terme, en atteste les nombreux témoignages de clients mécontents.