Gérard Guillot, qui prend la présidence de Risc Group avec pour mission consolider l’actionnariat, s’explique sur le départ de Loïc Péquignot et le pourquoi de la dissociation des fonctions de président et de directeur général.

Gérard Guillot a été nommé président de Risc Group le 18 décembre dernier. Une société qu’il connaît déjà parfaitement puisqu’il en est administrateur depuis 2003 et qu’il en a même déjà été le président lorsque la société a connu sa traversée du désert dans les années 2005-2006.

 

Channelnews : Comment le marché doit interpréter le départ de Loïc Péquignot, qui occupait jusqu’à présent le poste de PDG du groupe ?

Gérard Guillot : Il n’y a ni conflit, ni crise entre Loïc Péquignot et le Conseil d’Administration de Risc Group. C’est lui qui a estimé que le moment était venu de partir. Il quittera l’entreprise fin février début mars. C’est un homme de grande valeur. Il a notamment à son actif d’avoir redressé le groupe. Nous lui conservons notre entière confiance.

 

Pourquoi avoir décidé de dissocier les fonctions de président et de directeur général ?

Gérard Guillot : La modification de la gouvernance du groupe procède de la conjonction de deux nécessités : celle de consolider notre actionnariat pour sécuriser le projet d’entreprise et celle de mettre en symbiose l’ensemble de nos métiers issus des rachats des dernières années. Ce sont deux rôles chronophages. D’où la décision de les confier à deux personnes différentes. En tant que président, je vais me consacrer à la recherche d’investisseurs. Mon rôle sera de présenter les atouts et les actifs de la société et de convaincre des opérateurs d’y investir afin de restaurer notre valorisation. Celui du directeur général sera de se consacrer au business et d’approfondir notre expertise technologique. Le départ de Loïc Péquignot nous a conduit a lancer un recrutement pour ce poste. Nous sommes à quelques jours de conclure avec un candidat.

 

Votre actionnariat est donc menacé ?

Gérard Guillot : 90% de notre capital est sur le marché. Comme toutes les sociétés de notre secteur, notre titre a été durement affecté par la crise des marchés financiers. Notamment parce que certains de nos actionnaires de référence se sont portés vendeurs pour récupérer des liquidités. Ainsi le fonds d’investissement Fortis est-il récemment repassé sous les 5% du capital. Notre valorisation a reculé de 65% en 2008. Notre capitalisation est ainsi passé de plus de 100 M€ au plus haut à moins de 40 M€ actuellement, alors que nous disposons de 18 M€ de trésorerie et que nous n’avons pas de dette. Nos actionnaires ne comprennent pas cette situation. Néanmoins, l’attractivité de notre titre semble n’avoir pas échappé à certains. Sur la seule journée du 7 janvier dernier, 3,7 millions de titres (soit 10% du flottant) se sont échangés. Mais nous ne savons pas encore s’il s’agit de mouvements motivés par une recherche de profit à court terme ou s’ils sont le fait d’opérateurs souhaitant se positionner à plus long terme.