Le niveau d’investissement du secteur télécoms en France a atteint le niveau historique de près de 15 milliards d’euros en 2021 souligne la Fédération Française des Télécoms (FFTélécoms ) dans sa dernière étude sur l’économie du secteur, commandée au cabinet Arthur D. Little. Les investissements cumulés de la dernière décennie représentent 117 md€ en incluant les 9,8 Md€ d’acquisition de fréquences.
Ces investissements font de la France une championne de la connectivité, tant pour les réseaux fixes, avec 80% de foyers éligibles à la fibre, que mobiles avec une densité d’infrastructures de connectivité mobile record en Europe. Cela permet aussi aux français d’avoir les tarifs parmi les plus bas des grands pays occidentaux, 31€ en moyenne par exemple pour une offre triple play, contre 45€ en Allemagne et 110€ aux États-Unis. Les télécoms sont de plus le seul secteur régulé à avoir baissé ses prix depuis 10 ans, de l’indice 100 en 2012 à l’indice 88 en 2021, quand dans le même temps l’indice a grimpé à 164 pour les services postaux, à 154 pour le gaz de ville ou encore à 116 pour le transport ferroviaire de passagers .
Le secteur pèse lourd aussi au niveau de l’emploi avec 123 000 emplois directs chez les opérateurs, 262 000 emplois générés par leurs dépenses et 400 000 emplois directs et indirects pour l’ensemble du secteur.
L’étude aborde la fiscalité et la FFTélécoms déplore le poids de la fiscalité spécifique aux opérateurs (1,5 Md€ en 2021 et 3,1% du CA des opérateurs). Celle-ci a augmenté sur les 5 dernières années quand celle des acteurs internet ou des équipementiers réseaux est restée stable (-0,1%). La Fédération regrette aussi un partage de la valeur au sein de l’écosystème déséquilibré, qui conduit à une croissance annuelle des revenus des acteurs de l’Internet 9 fois supérieure à celle des opérateurs.
Les membres de la FFTélécoms appellent à plus de soutien des pouvoirs publics en faveur des investissements des opérateurs, notamment sur le volet environnemental. Ils demandent par ailleurs des conditions de concurrence équitable entre les acteurs de l’écosystème numérique et plus spécifiquement que les acteurs des grandes plateformes soient sollicités pour financer les réseaux qu’ils empruntent.