« Trop c’est trop », c’est sous ce titre qui reflète l’exaspération de son auteur qu’Eugene Kaspersky a écrit sur son blog personnel un billet accusant Microsoft de pratiques anticoncurrentielles. « Microsoft a créé des obstacles aux produits tiers et agit contre les intérêts des développeurs d’antivirus », affirme le CEO et fondateur de l’éditeur éponyme. Il reproche notamment à la firme de Redmond d’avoir réduit à six jours, contre deux mois auparavant, le délai permettant aux développeurs d’antivirus d’adapter leur produit à une nouvelle version de Windows 10. Il explique que Microsoft désactive tout logiciel qui n’est plus compatible et installe à la place sa solution Defender.

L’ingénieur russe a demandé à la Commission européenne et au service fédéral russe de la concurrence (FAS) d’ouvrir une enquête. Ce dernier a aussitôt réagi. « Si Microsoft, la société qui développe l’antivirus Windows Defender, met celui-ci en place automatiquement lorsque les logiciels tiers échouent à s’adapter à Windows 10 dans le délai imparti, alors cette action offre à cette société des avantages inconsidérés sur le marché du logiciel », a fait savoir le responsable du  FAS, Anatoly Golomolzin, cité par le site russe d’information en langue anglaise RT.Com.

Eugene Kaspersky demande que Microsoft indique les incompatibilités éventuelles avant chaque mise à niveau afin que les développeurs puissent y remédier. Il souhaite également que l’accord de l’utilisateur soit demandé avant toute installation automatique de Defender. Il dénonce par ailleurs la «présence d’une « fenêtre alarmante »  qui laisse croire à l’utilisateur que son PC n’est pas protégé même lorsque un antivirus tiers est actif. Il mentionne qu’en cliquant sur cette fenêtre l’utilisateur désactive la protection déjà en place. Il se plaît enfin à rappeler qu’en septembre, l’organisme de tests indépendant AV-Comparatives avait classé Defender en queue du peloton des logiciels antivirus.

Eugene Kaspersky affirme par ailleurs « qu’il a consacré des mois a discuter vainement et à tenter de résoudre le problème directement avec Microsoft ».

« L’objectif est clair, Microsoft tente petit à petit à éliminer les éditeurs indépendants de l’écosystème Windows en faveur de ses propres applications et ce dans tous les cas », écrit encore l’éditeur russe.