Après deux années d’investissements intensifs, l’opérateur neutre d’infrastructures s’impose comme le troisième opérateur fibre très haut débit national à destination des entreprises en termes de couverture, avec 60% des entreprises françaises raccordables.
Né en 2016 du rapprochement de deux opérateurs – Ielo et Liazo – ayant fait le constat que le réseau FTTH ne suffirait pas à satisfaire les besoins des entreprises, Ielo a fait le pari d’un réseau dédié en propre, qu’il maîtrise de bout en bout – de la pose des fibres au raccordement des clients – et sur lequel il est le seul à intervenir.
« Il y avait une carence de réseau FTTO neutre très haut débit pour permettre au marché télécom des entreprises de se développer, expose Fabrice Cousin, directeur général adjoint de Ielo. Mais pour réussir, nous avions la conviction qu’il fallait maîtriser l’ensemble de la chaine de valeur en internalisant toutes les compétences ». Ielo dispose ainsi de son propre bureau d’étude, de sa propre équipe d’ingénierie pour la conception du réseau et des services, de sa propre équipe de développement pour son système d’information et de sa propre équipe de techniciens terrain pour déployer ses infrastructures et connecter les entreprises.
L’opérateur est parvenu ainsi en quatre ans à construire un réseau lui permettant d’atteindre environ 20% des entreprises françaises. Une couverture encore insuffisante pour prétendre jouer un rôle à l’échelle nationale. Tout va s’accélérer à partir de 2020. Une levée de fonds lui permet de mobiliser 90 M€ qu’il va investir dans l’extension de son réseau métropolitain. Celui-ci passe en trois ans de 2.000 à 13.000 km et couvre aujourd’hui 3 entreprises françaises sur 5. L’effectif passe d’une soixantaine à 330 personnes. Et le chiffre d’affaires s’envole, passant de 13,4 M€ en 2019 à 33 M€ en 2022.
Cette première phase d’investissements vient de s’achever avec le rachat de Quantic Telecom, un petit opérateur d’infrastructures basé à Rouen qui irrigue la Normandie et quelques grandes villes (Lyon, Lille, Rennes…). L’opération lui apporte 1,5 M€ de chiffre d’affaires annuel supplémentaire (en croissance de 30%), une présence dans de nouvelles villes et surtout une équipe de huit personnes sur le savoir-faire desquelles Ielo entend capitaliser. C’est notamment le cas de son CEO, Josselin Lecocq, qui reste associé au projet en tant que directeur produit.
Comme Ielo, Quantic adresse principalement une clientèle d’opérateurs de services locaux et de sociétés de services qui relaient ses liens très haut débit auprès des entreprises en y ajoutant leur couche services. Quantic gère également quelques entreprises en direct. Une activité que Ielo prévoit d’abandonner rapidement, soucieux de préserver sa neutralité en ne concurrençant pas ses clients.
C’est la première fois que l’opérateur recourt à la croissance externe. Jusqu’à présent, il avait choisi de privilégier la croissance organique par souci d’homogénéité de son réseau.
L’opérateur prépare une nouvelle salve d’investissements pour le deuxième semestre afin de compléter sa couverture. La Bretagne, le Centre et le Sud-Ouest où il est encore peu ou pas présent, pourraient être ses destinations de prédilection.