Au cours d’un entretien accordé à Reuters, le commissaire européen au Commerce extérieur, Karel De Gucht, a confirmé le lancement par Bruxelles d’une enquête antidumping à l’encontre de ZTE et d’Huawei.

Le commissaire belge, qui a engagé récemment un bras de fer commercial avec le gouvernement chinois à propos des panneaux photovoltaïques qu’il souhaite imposer lourdement, soupçonne Pékin de subventionner les deux équipementiers afin de conquérir les marchés occidentaux.

Bien que se considérant comme des victimes de l’agressivité économique de leurs concurrents chinois, les équipementiers européens (Alcatel-Lucent, Ericsson, Nokia-Siemens) ne sont pas forcément favorables à une action de Bruxelles, par peur des représailles. Une inquiétude partagée par Berlin, l’Allemagne étant le premier exportateur vers la Chine.

C’est pour les mettre à l’abri que Karel De Gucht a décidé d’agir sans être saisi par les entreprises concernées.

«?Certaines sociétés européennes ont imputé leurs pertes aux sociétés chinoises, mais elles ont parfois résulté de leur propre paresse?», a, rapporte Les Echos, déclaré le président d’Huawei pour l’Europe de l’ouest, Tao Jingwen,.

Huawei accusé du meurtre d’un chercheur américain


Cette action intervient au moment même où un autre évènement jette une ombre sur les activités d’Huawei.

Un médecin légiste américain a en effet accusé – sans toutefois apporter de preuves – l’équipementier et l’Institute of Microelectronics, qui dépend de l’Académie chinoise des sciences, d’avoir fait assassiner un chercheur américain. D’après Le Monde, qui révèle l’information, ce dernier travaillait à l’IME sur un sujet sensible pour le compte d’Huawei. Agé de 31 ans, Shane Todd, a été retrouvé pendu à Singapour. Les autorités locales ont conclu à un suicide. Selon les parents du chercheur, ce dernier craignait pour sa vie.

Après avoir consulté des photos du corps, le médecin légiste américain a expliqué que la cause de la mort était la strangulation. Une opinion vivement contestée par le juge singapourien chargé de l’enquête. De leur côté, l’IME et Huawei ont démenti avoir utilisé les services de Shane Todd dans le cadre d’un projet commun.