Dans une interview accordée aux Echos, la responsable des affaires publiques de Huawei France, Linda Han, fait preuve d’un optimisme inoxydable malgré la quasi exclusion du fabricant chinois du marché de la 5G, les autorisations accordées à Bouygues et à Free d’utiliser ses équipements étant limitées à 2028, mesure qui vaut également pour les antennes 4G. Interrogée à ce propos par nos confrères, Linda Han a botté en touche.  « Les autorisations, c’est le sujet de l’Etat et des opérateurs. Bouygues Telecom et SFR sont nos clients depuis plus de dix ans dans le domaine du mobile. D’autres veulent avoir la possibilité d’utiliser nos produits. Tous nous font confiance et reconnaissent l’avance technologique de Huawei », a -t-elle répondu.

Pour faire pencher la balance de son côté, Huawei va doubler ses investissements dans l’Hexagone. Il annonce ainsi l’ouverture à Paris d’un centre de recherche – le sixième chez nous – axé sur la recherche fondamentale en mathématique. Mieux encore, il ne renonce pas à la construction en France d’une usine d’équipements 5G, la première hors d’Asie, qui devrait commencer sa production en 2022 et employer 500 salariés. Notre pays est selon Linda Han, stratégique sur le plan logistique. « Avec tout cela, nous mériterions d’être considéré comme une entreprise 100 % française ! », a-t-elle lancé aux Echos. Gonflé !

Après avoir soumis ses équipements 5G actuels au Centre d’Evaluation de la Sécurité des Technologies de l’Information (Cesti) de Thales et ouvert son code source, Huawei se dit par ailleurs prêt à passer tous les tests que souhaitera effectuer l’Anssi.

Interrogée à propos des ventes de smartphones, désormais privés de licence Android et des Google Mobile Services (Play Store, Google Maps, Gmail, Google Chrome, etc.), la responsable des affaires publiques du constructeur assure qu’Huawei dispose toujours d’une part de marché de 18% dans l’Hexagone. Insistant sur le fait que le fabricant développe son propre OS (ce qui n’est pas une surprise) et son propre app store, elle annonce près de 100.000 applications déjà disponibles sur ce dernier.

Concernant enfin les puces, désormais sous un embargo américain « qui nuit à l’industrie américaine tout comme à l’industrie européenne », elle assure qu’il existe des stocks pour le court terme. Et pour le long terme ? Elle affirme qu’avec les efforts des partenaires européens il est possible de changer la donne. Vraiment inoxydable !