Pour la construction de son cloud public, le géant californien va s’appuyer sur la distribution Linux d’Ubuntu et sur OpenStack. VMware et Microsoft sont relégués au rang de fournisseurs de solutions pour les clouds privés…


HP a profité de la conférence Openstack qui se tenait cette semaine à Boston pour annoncer qu’il a retenu la distribution Linux de Canonical, Ubuntu, comme base de son offre de cloud public d’infrastructure, en cours de construction. Toujours en phase de bêta privé, les services HP Cloud Compute et HP Cloud Object Storage s’appuient sur Ubuntu et sur les différents modules d’OpenStack (« Nova » pour la partie Compute et « Swift » pour la partie stockage).

La nouvelle a été confirmée par la CEO d’Ubuntu, Jane Silber, qui a indiqué que les deux firmes travaillent conjointement depuis plusieurs mois, avec pour objectif « de fournir le cloud d’entreprise le plus sûr et le plus évolutif » du marché. Ubuntu avait à l’origine fait le pari d’intégrer étroitement la pile de cloud Eucalyptus dans son OS. Mais l’éditeur s’est progressivement converti à OpenStack, au point de devenir l’OS de référence pour le déploiement des premières infrastructures cloud basées sur ce système. La prochaine version de la distribution Ubuntu Entreprise Cloud embarquera d’ailleurs la dernière mouture d’OpenStack (sorti le 22 septembre 2011 sous le nom de code « Diablo »).

Ubuntu : la distribution serveur qui monte…


L’annonce d’HP confirme la montée en puissance d’Ubuntu dans le monde des distributions serveurs et pourrait être une mauvaise nouvelle pour les partenaires Linux traditionnels de la firme, Red Hat et Suse. Suse est en effet en retard sur le marché du cloud et ne devrait dévoiler ses intentions que lors de Brainshare, qui s’ouvre la semaine prochaine à Salt Lake City. Red Hat, quant à lui, tente depuis des mois de faire son trou sur le marché de la virtualisation et du cloud. Pour lui, la décision d’un de ses plus gros partenaires de choisir Ubuntu est tout sauf une bonne nouvelle.

Ubuntu entend d’ailleurs surfer sur l’annonce pour accélérer sur le marché des entreprises. Sur son blog, la firme conclut ainsi le billet annonçant le cloud HP par la phrase suivante : « Si Ubuntu peut être le moteur d’un des clouds publics les plus grands de la planète fourni par l’un des plus grands noms du secteur de l’IT, que pouvons nous faire pour vous ? ». Red Hat et Suse sont prévenus…

Signalons enfin que le choix d’HP d’opter pour une infrastructure libre et donc largement gratuite, ne fait guère l’affaire de VMware et de Microsoft deux autres grands partenaires de la firme. Le premier perd progressivement la bataille des grands clouds faute d’avoir voulu adapter son offre et son modèle tarifaire à ce marché. Le second est pour l’instant trop en retard sur le plan technique et doit se contenter d’un rôle de fournisseur d’OS clients et de middleware. Il est de plus perçu comme une potentielle menace, du fait de la concurrence qu’il fait peser sur ses partenaires traditionnels avec ses propres offres cloud et ses applications en mode SaaS.

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