Atari (ex-Infogrames) et ses filiales américaines, pionnières du jeu vidéo, ont été contraintes de déposer le bilan, le principal actionnaire et créancier du groupe refusant de réinjecter de l’argent frais.

 

Quelques mois après avoir fêté son 40ème anniversaire, Atari a déposé le bilan. Le pionnier du jeu vidéo – qui compta Bill Gates et Steve Jobs parmi ses salariés – avait connu un succès foudroyant en 1972 avec le jeu de tennis de table Pong, puis avec Pacman et Space Invaders. Revendue à Warner Communications en 1976, l’entreprise a eu ensuite une vie des plus mouvementées. Rachetée par Hasbro en 1998, elle arrive dans le giron du Français Infogrames en 2001 lors de l’acquisitiont par ce dernier d’Hasbro Interactive.

En 2009, Infogrames est rebaptisée Atari en hommage au glorieux passé de sa filiale.

Malgré des exercices 2011 et 2012 positifs et une réduction de 130 millions d’euros de son passif et de ses engagements hors bilan, la situation de la société est catastrophique. Elle vient d’être lâchée par son actionnaire de référence et principal créancier (29% du capital et des droits de vote), le fonds d’investissement britannique BlueBay à qui elle doit 21 millions d’euros. La créance de ce dernier arrive à échéance le 31 mars dans des « conditions de marché défavorables » » explique Atari dans un communiqué, ajoutant qu’aucune solution n’a été trouvée pour la revente de la participation de BlueBay. « L’inscription à la cote officielle française, un fonds de caisse limité, la nature complexe de la structure capitalistique, les difficultés économiques et l’environnement  défavorable du secteur », sont cités comme les causes de cet échec.

C’est pourquoi l’entreprise s’est mise sous la protection du Livre 6 du code commercial français  (traitant des difficultés des entreprises), ses quatre filiales américaines (Atari, Atari Interactive, Humongous et California US Holdings) demandant de leur côté à bénéficier des protections du chapitre 11 de la loi américaine sur les faillites.

Ces dernières espèrent dans un délai de 90 à 120 jours avoir cédé la plus grande partie, voire la totalité de leurs actifs, dont Pong. Elles ont par ailleurs obtenu un prêt de 5 millions de dollars provenant du fonds Tenor Capital, spécialisé dans le financement des entreprises en difficulté, afin de poursuivre leurs activités en attendant.